Actualités par Costa Rica Immobilier / 2006 - 2019 / "LA CRISE" ... faut gérer !!!

Le but avoué de cette page est de vous présenter ce qui va bien ici, au Costa Rica et ce qui va moins bien chez vous, en France, en Belgique, en Suisse, au Québec …Dans le but premier de contribuer à la « réinformation » qu’offrent parfois les médias alternatifs du Net. Car les medias dits « traditionnels » on cessé depuis belle lurette de vous informer.
A propos de crise, nous pensons que le déclin qui a commencé en réalité en 2007 n’est pas une crise justement mais plutôt une récession. Et une récession ça dure, ça dure … depuis 25 ans au japon par exemple. Et rien ne dit que cette recession aura une fin à moins peut-être de passer par une nécessaire et vitale mutation.
Là est sans doute la clé de la nouvelle ère ...

Mais dans le moment présent, il ne s’agit pas de se lamenter mais plutôt de réagir intelligemment face à ce phénomène. Nous déplorons fortement l’inertie des politiciens, de droite comme de gauche, qui, forts des bienfaits des 30 glorieuses (1945 - 1974) n’ont pas pris la mesure des 35-40 dernières années. Car ils n’ont su que créer de la dette au lieu de développement. Nous disons développement et pas « croissance » (au sens keynésien du terme) car la croissance à tout va, chère aux politiciens de tout poil, n’est qu’un mythe destructeur puisqu’on vit sur une planète finie et qu’on n’en a pas de rechange. A moins bien entendu qu'on choisisse la croissance durable.
Alors plutôt que de croire en leurs vaines promesses, demain on rase gratis, nous préférons anticiper et prendre en main notre vie et notre avenir. Celui de nos enfants aussi. De l’information orientée peut-être mais de la vraie information.

  • 1945 - 1974 : les 30 glorieuses : période de forte croissance économique.
  • 1975 - 2004 : les 30 menteuses : croissance artificiellement entretenue grâce à la dette.
  • 2005 - 2034 : les 30 piteuses ? On en reparle dans quelques années …

D’ici là, on réagit et on anticipe … Coluche disait : "Il paraît que la crise rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Je ne vois pas en quoi c'est une crise. Depuis que je suis petit, c'est comme ça". Oui, pour moi aussi, depuis toujours, "c'est comme ça" ! J'ai juste envie de me donner la chance qu'il en soit autrement ...

PS : introduction à Actualités écrite en 2011


L'Actualité du jour


N° 69 - Comment j'ai arrêté de boire ... de l'eau ! Mon improbable cheminement, clopin-clopant, de la tête dans le seau à la tête hors du seau.
Publié le : 07/09/2014 - Source : Costa Rica Immobilier - Actualités

Grosse soif au Costa RicaDe tout temps, autant que je m’en souvienne en tous les cas, j’ai été un assoiffé chronique, du genre 3 à 5 litres par jour, limite potomane car il m’est arrivé, bon an mal an, d’approcher en vitesse de pointe les 7/8 litres aux 100 km. Euh non, aux 24 heures car j’en étais arrivé au point, tel l'alcoolique célèbre ou anonyme, de me lever la nuit pour boire.
Une parenthèse, les incultes éviteront de confondre « potomane » avec « pétomane » et même si l’un n’empêche pas forcément l’autre, cela reste un autre débat que nous remettons bien volontiers à une date ultérieure.

Je reprends avant de m’égarer, tout y passe, eau, lait, café, thé, jus de fruits naturels et pas naturels du tout, boissons énergisantes, Powerande et autre Gatorande, boissons sucrées, faussement sucrées, smoothies et force boissons bleues, rouges, vertes fluo, la couleur orange surtout qui me fait complètement craquer … bref toutes ces nouvelles bouteilles qui te donnent grand soif rien qu’en les regardant. Et le tout bien glacé pour ne rien arranger à l’affaire. La chaleur du Costa Rica n’étant pas non plus pour atténuer le phénomène.
Un vrai handicap par conséquent car il convient d’avoir toujours du liquide frais à portée de la main, même en voiture et quand malencontreusement on n'en pas, devoir d’arrêter souvent à la « pulperia » ou à la station essence pour faire le plein du véhicule et du bonhomme.
Et parfois bien sûr quelques boissons hilarantes du soir pour bien terminer la journée, pour que le corps soit parfaitement hydraté avant de dormir, la santé c’est capital et aucun détail ne doit être négligé pour la conserver.

Bretagne, Rue de la Soif@ dire vrai, je ne m’en inquiétais pas trop, « il FAUT boire » n’est ce pas, ça hydrate, c’est bon pour l’organisme, la peau, toussa toussa. Encore qu’à un moment donné, à force de mourir de soif, on pense forcément au vilain diabète tant les « autorités sanitaires » vous ennuie avec ça, histoire de bien relancer les ventes qui s'essoufflent.
Je me suis également demandé si cette soif inextinguible n’était pas due à mes origines bretonnes tant chez nous, fortes chaleurs obligent, la soif est un phénomène répandu et communément admis. D'ailleurs, toute ville qui se respecte en Bretagne abrite sa « rue de la soif » qui permet aux malheureux assoifés chroniques de se médicaliser sans ordonnance jusqu'à une heure avancée de la nuit. Ce sont nos "Urgences" à nous, pas besoin de faire le 112.
Dans ma situation d’hyper hydraté, du moins je le croyais jusqu’à peu, il m’était absolument impossible par exemple de comprendre le phénomène de déshydratation des petits vieux pendant la canicule de l’été 2003. Et encore moins pourquoi il fallait leur mettre la tête dans le seau, les OBLIGER à boire pour les maintenir en vie histoire de ne pas les présenter tout secs, tout ratatinés, réduits le temps de le dire à l’état de momie, à leur famille lors de la visite dominicale. Vraiment je ne comprenais pas, tant la soif me paraissait quelque chose d’impératif, allant de soi, naturel en résumé. J’avais pourtant bien remarqué que certaines personnes, n’ayant pas d’origines bretonnes pour la plupart il est vrai, refusaient poliment le verre qu’on leur offrait après une longue promenade par exemple ou un quelconque effort soutenu. J’en avais même vaguement pitié. Car comment peut-on refuser de boire ? Quelle hérésie !

Il y a peu de temps encore, jusqu’à une révélation quasi divine, je fais court, boire ne signifie pas obligatoirement s’hydrater, j’aurais pris l’impétrant qui déclare cela pour un demeuré, un crétin des Alpes. Alors si, comme moi manifestement, vous avez bêtement raté cette marche, pour bien comprendre cet apparent paradoxe, je vous renvoie à la vidéo de l’excellent Thierry Casasnovas***. Juste un message personnel, Thierry STP, fais-moins long car mes nuits sont déjà trop courtes en ce moment.
On peut donc boire comme un trou, ce qui est mon cas je l’avoue depuis des dizaines d’années, sans pour autant étancher sa soif ni hydrater son petit corps malade. Et par conséquent garder la langue pendante du matin au soir ce qui n’est pas du plus bel effet, il faut bien le reconnaître.

*** : ce n'est pas la vidéo de mon sujet mais puisque dans l'immédiat je ne la trouve pas, je vous renvoie vers celle-ci, du 7 septembre 2014, un MUST !
 

Commentaire CRI :

Plus soif du tout !Et puis un jour, quasi miraculeusement, sans faire de bruit, subrepticement, sur la pointe des pieds, cette satanée soif s’en est allée
Au bout d’un moment, quelques jours à peine, je me suis rendu compte, qu’à part quelques cafés (mon seul vice en vérité), je ne buvais plus rien, mais alors plus rien du tout !
Terminé les allers et venues continuels au frigo, plus d’arrêts boisson intempestifs le long des routes et des pistes du Costa Rica, la délivrance … Enfin !

Mais que s’est-il passé ? Serais-je soudainement devenu vieux « à l’insu de mon plein gré » à tel point que j’aurai bientôt besoin qu’on me plonge, à moi aussi, la tête dans le seau ?

Sans doute, peut-être … ou bien alors quelque chose a complètement changé … mais QUOI ?



N° 68 - Des bienfaits du NONI ... Un super aliment parmi d'autres.
Publié le : 18/08/2014 - Source : Costa Rica Immobilier - Actualités

Faisant suite à l’article précédent, notre jardin étant abondamment pourvu de bien des richesses qu’offre le Costa Rica, même si ce n’est pas très moral, nous avons parfois la chance de récolter avant même de semer.
Il y a notamment non loin de la maison 2 grands Morindas citrifolias, plus communément appelés arbres à NONI, fruit ovoïde charnu de la grosseur d’une pomme de terre et dont le goût est particulièrement redoutable. Long en bouche, c’est le cas de le dire puisque 3 jours après tu le sens encore. Car le bougre s’installe subrepticement, tel un squatter particulièrement vicieux, dans ta cavité buccale et se refuse à en sortir malgré force injonctions. Idem sur ta brosse à dents toute neuve que tu devras alors jeter.
A l’image de la seconde couche du kloug (doubitchou) aux marrons, « roulé à la main sous les aisselles », avalé par Thierry Lhermitte dans « Le Père Noël est une Ordure », le noni n’en finit décidemment pas de surprendre et de se rappeler à ton bon souvenir. D’ailleurs le noni a aussi un goût d’ordure, quelque chose entre le camembert qui a bien souffert dans ta valise et le reblochon oublié au fond du frigo débranché.
Mais ce goût infâme n’est rien comparé à ses qualités supputées : car le noni serait en effet bon pour combattre les bactéries, virus, parasites ou champignons mais aussi pour prévenir la formation et la prolifération des tumeurs cancéreuses.
On dit également qu’il « stimule l’énergie vitale » et « aide à lutter contre les difficultés chroniques ». Il aiderait aussi à lutter contre le diabète, l’arthrite, l’hypertension, les douleurs musculaires …
Il ne serait par contre - et c’est très regrettable - d’aucune utilité contre la connerie chronique.
Scandale du MediatorBien que quelques études scientifiques prouvent son effet bénéfique, la « Science » officielle n’en dit pas grand-chose. Ce qui ne signifie rien. Bien au contraire, c’est quand elle dit que c’est bon pour vous qu’il faut commencer à se méfier …
En tous les cas, depuis la nuit des temps il est utilisé en médecine traditionnelle polynésienne. Et, sauf erreur ou omission de ma part, il me semble bien que les polynésiens ont survécu jusqu’à nos jours.

Comme je suis curieux et, bon an mal an, affligé d’un nombre croissant de maladies chroniques toutes plus réjouissantes les unes que les autres, inévitablement mon chemin devait un jour croiser celui du noni.
Comme le marañón dont j’ai parlé dans un des premiers billets de ce site et qui a contribué à me sauver la vie (je viens d’ailleurs d’en planter une douzaine), j’ai senti d’instinct que je tenais là un vainqueur comme on dit dans les dîners de cons.
Restait à apprivoiser la bête et réussir à l’ingérer sans trop de dégoût. A l’usage, c’est bien plus facile qu’il n’y paraît, du moins en suivant la recette suivante :

- Choisir un noni tombé de l’arbre, mûr donc sans non plus être pourri, on n’est pas maso !
- Le rincer abondamment, le couper en morceau et le passer entier au mixer. Rajouter un peu d’eau ou de vodka pour faciliter l’opération.
- Filtrer le liquide obtenu au travers d’un chinois. Si le chinois ne veut pas se laisser attraper (cas plus fréquent qu’on pourrait le penser), une simple passoire fera l’affaire.
- Verser le liquide filtré à nouveau dans le mixer et rajouter : quelques bananes selon votre goût, un peu de gingembre frais râpé et pour finir le jus d’un citron.
- Mixer jusqu’à obtention d’un jus homogène.

Ensuite il ne vous reste qu’à vous boucher le nez et avaler le tout d’un trait. Pour rire un peu en ces maussades périodes (voilà que ça me reprend ...), vous pouvez le donner à goûter à vos enfants innocents.
Réellement non, ainsi magistralement préparé, le jus de noni se laisse boire sans haut-le-cœur et avec le temps, on en arrive même à être en manque de son « shoot de noni », sans vodka bien sûr, je préfère préciser. A long terme je ne sais pas le gain que je peux espérer de ce fruit mais à court terme il apporte vraiment une décharge d’énergie !

Commentaire CRI :

Notre finca organique produit l’ingrédient principal, le NONI mais aussi les BANANES et les CITRONS. Il ne nous reste qu’à nous procurer le GINGEMBRE (en attendant d’en planter) et d’opérer de la façon suivante :

Noni, finca organique, Costa Rica

Costa Rica, jus de noni avec bananes, citrons, gingembre - Phase 1

Costa Rica, jus de noni avec bananes, citrons, gingembre - Phase 2

Costa Rica, jus de noni avec bananes, citrons, gingembre - Phase 3



N° 67 - Le dollar s'effondrera en 2014 ! Entretien avec Alexandre Aïvazov, économiste, expert indépendant, spécialiste des cycles économiques.
Publié le : 16/08/2014 - Source : RIANOVOSTI - Hugo Natowicz

Bonjour M. Aïvazov! Pourriez-vous brièvement exposer aux lecteurs votre méthode d'analyse de la situation économique et financière? Sur quelles théories se fonde-t-elle?

L'épine dorsale du "Système périodique du développement capitaliste mondial du milieu du XVIIIe siècle à la moitié du XXIe siècle" que j'ai élaboré est constituée par la théorie des grands cycles de Kondratiev, la théorie du développement par l'innovation de Schumpeter, et par la théorie du chaos de Prigogine.

Dans mon Système, j'ai réussi à intégrer en un seul et même ensemble des cycles différents, les cycles courts de Kitchin (3-5 ans) et de Juglar (8-11 ans), les cycles moyens de Kouznetsov (20-25 ans), avec les cycles longs de Kondratiev (40-60 ans), les cycles de formation des Structures technologiques (ST) de Glaziev, M.Hirooka et K.Peres et les cycles séculaires d'Arrighi, Pantine et Badalyan et Krivorotov. Il s'est avéré non seulement que tous ces cycles sont connectés, mais qu'ils se complètent et se conditionnent mutuellement. En outre, je m'appuie dans mes recherches sur des classiques de la pensée économique, comme Adam Smith, Karl Marx, Keynes et bien d'autres.

Quelles grandes tendances se dégagent de cette approche?

J'ai remarqué une chose intéressante: depuis les XVIIe-XVIIIe siècles, deux conceptions majeures du développement s'affrontent. La première a été initiée par les physiocrates français dans la formule «laissez faire, laissez passer», appelant à la liberté d'entreprise, et rejetant l'implication du gouvernement dans la vie économique de la société. Plus tard, cela a donné la «main invisible du marché» d'Adam Smith, la loi de Say etc., jusqu'au néo-libéralisme moderne.

L'autre conception, formulée dans la théorie du mercantilisme, non seulement autorisait, mais exigeait l'intervention du gouvernement dans la vie économique, d'abord sous forme de protectionnisme (protection du capital national contre la concurrence étrangère), puis de participation directe de l'Etat dans la vie économique par redistribution des ressources financières à travers le budget de l'Etat, et en régulant l'ensemble de la vie économique, conformément à la théorie de Keynes.

Ces deux paradigmes se succèdent lors de la transition entre les phases montante et descendante de chaque grand cycle de Kondratiev. Le néolibéralisme a détrôné dans les années 1980 le modèle de développement keynésien, et le néolibéralisme sera à son tour remplacé durant la décennie actuelle par le post-keynésianisme, fondé sur la participation déterminante de l'Etat dans la vie économique de la société, jusque dans la planification, comme au Japon ou en Chine.

Dans quelle mesure les actions des gouvernements et des Banques centrales peuvent influer sur l'économie mondiale si celle-ci est déterminée par des cycles?

Tout dépend des cycles dont on parle. Si vous parlez des petits cycles de Kitchin, l'injection massive de liquidités dans l'économie et les programmes étatiques de stimulation de la demande (prime à la casse, etc) ont permis dès la fin 2009 de surmonter la crise de ce cycle. Dans ce cas, les gouvernements et les Banques centrales ont joué un rôle décisif.

Mais ce cycle dure 3 à 5 ans, et en 2012-2013, les économies occidentales sont de nouveau entrées dans la phase descendante de ce cycle, et les gouvernements et les banques centrales sont depuis à court d'idées. Dans le cadre des cycles de Juglar, l'économie occidentale n'est jamais sortie de la crise depuis 2008, comme le montre le chômage élevé, la faible utilisation des capacités de production, le renouvellement larvé du capital fixe. Si l'on observe les cycles moyens de Kouznetsov, là aussi les économies développées restent dans un état de dépression: la demande de logement est faible, les prix sont encore bas par rapport à la période d'avant-crise, la construction est en berne.

Concernant les cycles de Kondratiev, la transition de la phase descendante à la phase montante suivante, étape à laquelle nous nous trouvons, est le terreau de formation des innovations de base de la "'VIe structure technique": nanotechnologies, biotechnologies, technologies de l'information, énergie alternative, ingénierie génétique, qui ne seront pas opérationnelles avant 2020.

En contexte de crise, l'Occident adopte-t-il les bonnes décisions compte tenu des cycles?

Concernant la marge de manœuvre des Etats pour influer sur l'économie en contexte de changement de cycle, celle-ci est très mince. Les gouvernements ne peuvent qu'atténuer ou intensifier des processus revêtant un caractère objectif, mais les crises provoquent une inflexion des politiques menées, il est vrai pas toujours dans le bon sens.

Pour mémoire: la transition du IIIe au IVe cycle de Kondratiev a porté Roosevelt au pouvoir aux USA, et Hitler en Allemagne. La transition du IVe au Ve cycle dans les années 1979-80 a porté Thatcher au pouvoir en Grande-Bretagne et Reagan aux Etats-Unis, qui ont totalement modifié la politique économique menée avant eux.

Le problème est qu'en phase descendante des cycles, les gouvernements mènent généralement une politique "pro-crise" qui ne fait qu'aggraver la situation. C'est ce qui se passe actuellement en Europe et aux USA.

La crise de l'euro a repris de plus belle après une accalmie, notamment en raison de la dette de pays comme le Portugal. L'euro pourra-t-il surmonter cette crise?

L'euro survivra, mais l'Europe aura besoin d'une intervention chirurgicale. Certains pays devront être exclus de la zone euro, les autres traverseront des années difficiles. Mais je suis convaincu qu'après cette intervention, ce bloc n'en sera que plus fort. Bien sûr, il fallait tout de suite faire une "ablation" de la tumeur, et ils ont décidé de réaliser une "chimiothérapie" (émission de crédit). On ne note pas d'amélioration pour le moment, la maladie a été mise en veilleuse pour un temps.

En outre, l'UE traverse une crise de croissance, une monnaie commune existe mais il n'y a pas d'union budgétaire et fiscale. Il aurait fallu introduire avec l'euro des règles communes en matière d'impôts et de dépense des budgets publics. Le problème est que la zone euro a été formée lors de la phase montante du cycle de Kondratiev, alors que l'économie était florissante. Dès qu'on est passé en phase baissière, les problèmes sont apparus de plus belle. Il faut les résoudre, pas les remettre à plus tard.

Quand l'économie sortira-t-elle de la crise actuelle, qui a débuté en 2008 avec l'éclatement de la bulle des "subprimes"?

L'économie se récupèrera, mais cela n'arrivera pas avant 2019-2020. Il faut bien comprendre la nature de la crise actuelle. Le fait est que depuis la révolution néolibérale des années 1980, quand Thatcher et Reagan ont brutalement réduit les impôts sur les riches, étranglé leurs syndicats et créé les conditions pour la baisse des salaires des travailleurs, le monde a brusquement mis le cap sur la sphère financière, les riches n'investissant plus dans la consommation, mais dans les spéculations financières.

Regardez, actuellement, même les grandes corporations obtiennent jusqu'à la moitié de leur chiffre d'affaire non pas en produisant des biens, mais par le biais de spéculations sur les marchés, alors qu'il y a 30 ans ce chiffre était de 15%. Dans le même temps, le salaire réel aux Etats-Unis, si l'on déduit l'inflation, est resté au niveau de 1968.

Une question s'impose: à quoi était due la hausse du niveau de vie de l'Américain lambda avant la crise? La réponse est simple: au crédit. Les ménages, les villes et les autorités régionales vivent à crédit, tout comme les gouvernements des Etats. L'ensemble du monde occidental vit à crédit: cela signifie qu'il ne vit pas en conformité avec ses revenus, aux dépens d'autres pays qui ne consomment pas autant qu'ils le pourraient, et n'empruntent pas.

Va-t-on assister à un rééquilibrage violent?

Oui, le temps du rééquilibrage est venu. En Europe, personne n'est prêt à accepter une réduction violente de son niveau de vie, et il le faudra pourtant, de 25-30% au moins. Seule la crise le pourra, ce n'est qu'au terme de cette dernière qu'arrivera une restauration de l'équilibre mondial, gravement malmené depuis 30 ans.

De nombreux médias financés par l'oligarchie financière mettent l'accent sur des pays secondaires, comme la Grèce ou le Portugal, mais ce qui arrive aux Etats-Unis est bien pire. Il n'y a qu'une seule différence entre Washington et Athènes: le premier peut imprimer de l'argent, le second pas. Les Américains comme les Grecs vivent au-dessus de leurs moyens, créant moins de biens qu'ils n'en consomment, mais les premiers compensent la différence avec des "morceaux de papier vert" sans valeur, tout comme les colonisateurs de jadis achetaient de vraies ressources avec des morceaux de verre. Le monde entier accepte ces "morceaux de verre" pour fournir des biens véritables. Toute violation de l'équilibre mènera tôt ou tard à une crise, vouée à restaurer l'ordre violé.

Impression monétaire USA, QELes USA impriment tous les mois 85 milliards de dollars. Les marchés sont suspendus aux annonces de la FED sur la poursuite ou l'arrêt du programme d'"assouplissement quantitatif". Le pays peut-il arrêter d'imprimer du dollar?

Les marchés financiers se comportent comme des toxicomanes de longue date: tout rappel du fait que le toxicomane peut ne pas recevoir sa nouvelle dose le rend hystérique. C'est pareil avec les Etats-Unis pour l'impression de dollar, qui est leur drogue. Un toxicomane peut-il vivre une vie longue et heureuse? La réponse à cette question aide à comprendre ce qui attend les Etats-Unis ces prochaines années.

Ce n'est pas un hasard si Ben Bernanke quitte son poste en janvier 2014, alors qu'il pourrait rester pour un nouveau mandat. Il ne veut pas être le bouc émissaire de la politique qu'il a menée, il veut sauter d'un train qui roule vers l'abîme, il comprend les conséquences de sa politique.

Quelle est l'étape suivante pour les Etats-Unis?

Le dollar pourrait résister s'il ne jouait pas le rôle de monnaie mondiale. Ce qui sape le dollar, c'est qu'il supporte le fardeau d'un gigantesque volume d'obligations du monde entier. Personne ne peut le sauver. Les USA vivront des temps très durs, similaires à la Grande dépression.

Mais les Américains ont prévu une issue de sortie. Le plus probable est qu'ils feront défaut sur leur dette, se renfermeront sur le NAFTA (qui intègrera la Grande-Bretagne), mettront en place une nouvelle devise, l'Amero, sur lequel un accord a été trouvé avec le Canada et le Mexique dès 2007, puis ils panseront leurs plaies.

Le potentiel économique des USA est très important: ils ont des ressources, ils n'auront pas trop de mal à reconstituer leur potentiel de production, ils ont du personnel qualifié, leur niveau d'innovation est le plus élevé au monde, ils sont leaders dans l'assimilation de la Structure technique du VIe cycle de Kondratiev.

Il est vrai, on assistera à l'effondrement des liens technologiques et productifs liés à l'Europe, l'Asie et l'Amérique latine, les marchés financiers américains dégringoleront, leurs obligations redeviendront de simples bouts de papiers, les retraites de millions d'Américains seront dépréciées, le niveau de consommation et de vie des Etats-Unis va chuter, et toutes les bases militaires américaines à l'étranger seront fermées. Mais les USA surmonteront ces temps difficiles et après 2020 ils commenceront à rapidement redynamiser leur économie. Toutefois, ils ne seront plus l'unique leader de l'économie mondiale. Ils ne seront qu'un leader régional parmi d'autres.

Je n'envie pas ceux qui détiendront des dollars ou des obligations du trésor américain, mais personne ne forcera les Etats-Unis à rembourser leur dette par la force, car ils ont l'armée la plus puissante du monde.

Va-t-on faire face à de l'hyperinflation?

La politique américaine ne peut pas causer d'hyperinflation tant que le dollar joue le rôle de devise mondiale, car l'émission de cette monnaie est "disséminée" en une fine couche sur l'ensemble de l'économie mondiale. Les Etats-Unis diffusent leur inflation à l'ensemble du monde, en premier lieu aux pays émergents, qui ont une inflation d'au moins 5%, même si grâce à divers artifices techniques ils parviennent à jeter de la poudre aux yeux du monde entier.

En outre, une grande partie des dollars est absorbée par les marchés financiers, où ils viennent gonfler différentes bulles. La spéculation massive se produit précisément sur la base de cette masse monétaire excédentaire. C'est pourquoi les acteurs des marchés réclament la poursuite de l'assouplissement quantitatif. Mais prochainement, les marchés vont s'effondrer comme un château de cartes. C'est inévitable.

L'once d'or a chuté à 1200 dollars. De nombreux experts ont déclaré, dans le sillage de Paul Krugman, que c'était la fin de la "bulle de l'or". Que pensez-vous de cette analyse?

Il faut immédiatement préciser de quel or nous parlons. Si nous parlons de l'or physique réel, qui depuis 5.000 ans sert d'équivalent universel, la demande pour ce dernier a fortement augmenté dernièrement. Les Banques centrales et les particuliers ont nettement augmenté l'achat d'or physique. Mais sur les marchés des métaux, où l'on échange de l'or virtuel, c’est-à-dire des contrats à terme sur l'or, on a observé une brusque chute des prix sur cet or virtuel. 95% du marché de l'or mondial, ce sont des contrats à terme sur les bourses, seuls 5% étant constitué d'or physique.

L'or est un étalon de mesure de valeur, un équivalent universel. Un mètre ou un kilo peuvent-ils perdre en dimension ou en poids? C'est pareil pour l'or, c'est un étalon de mesure sans lequel les indicateurs économiques seraient appréciés comme dans un miroir déformant. Théoriquement parlant, nous inversons tout quand nous disons qu'une once d'or vaut 1200 dollars, il faudrait dire qu'un dollar côte 1/1200ème d'once d'or. En réalité ce n'est pas l'or qui monte ou descend en valeur, c'est le pouvoir d'achat du dollar par rapport à l'or qui monte ou baisse.

Pourquoi le dollar américain a-t-il commencé à jouer après la guerre le rôle de devise mondiale? Parce que le dollar était "aussi bon que l'or", il était adossé à 70% à l'or. En 1971, il a fallu déconnecter le dollar de l'or et laisser le métal jaune "flotter librement" par rapport aux autres devises et biens. Mais l'or reste l'étalon de valeur. Dès que des crises et des bouleversements se font sentir sur les marchés, beaucoup accourent vers le "havre de paix de l'or".

Actuellement, certains acteurs du marché des "futures" ont intérêt à faire baisser le prix de l'or, certainement en vue de l'achat massif de métal bon marché avant sa hausse en flèche. Ils l'ont fait baisser au maximum pour pouvoir gagner à l'avenir des sommes énormes, car dès août-septembre, la question du plafond de la dette US se reposera, avec la possibilité d'un défaut technique. Et pendant qu'Obama bataillera avec le Congrès, les prix de l'or vont à nouveau percer tous les maximums historiques (des pics de 2500-3000 USD l'once sont tout à fait plausibles). Cela devrait se produire au cours de cette année.

Le cours de l'or a été multiplié par 7 depuis 2001, et ces derniers mois, il a été divisé par 1,5. Difficile de parler de fin de la "bulle de l'or", quand ce métal reste 4,5 fois plus cher qu'il y a douze ans!

Effondrement du dollar et des monnaiesVous prévoyez le krach du dollar pour 2014. Les événements actuels confortent-ils cette opinion?

Le krach du dollar peut arriver à n'importe quel moment, car toutes les conditions sont réunies. Certes, le gouvernement américain et la FED ont une réserve de solidité leur permettant de reculer l'échéance en menant une politique raisonnable (ce dont je doute fort). Mais le krach est inévitable. Selon mes estimations, cela aura lieu en 2014, dans le meilleur des cas en 2015, mais pas plus tard.

Comme l'écrit Boulgakov dans Le Maître et Marguerite: "Annouchka a déjà renversé l'huile" (qui provoquera la mort d'un personnage, Berlioz, ndlr). Des événements X ou Y ne peuvent qu'accélérer ou légèrement reculer les processus en cours, mais pas les arrêter, tout comme nous ne pouvons pas éviter la mort. Le processus naturel de vieillissement du modèle capitaliste américain mène inexorablement à la mort de ce modèle, et la crise permettra de reconstruire l'économie conformément aux nouvelles exigences mondiales.

Face aux bouleversements qui les attendent, que peuvent faire les gens pour protéger leurs économies?

Le "gourou" des marchés spéculatifs Jim Rogers (un ancien proche de Soros), que je respecte beaucoup, émet depuis longtemps les mêmes mises en garde que moi. Il conseille pour conserver ses économies de les placer dans l'or ou dans les denrées, mais aucun cas dans des actions, des obligations, ou des titres de dette. Tout ceci sera fortement dévalué pendant la crise, et les valeurs stables telles que l'or se maintiendront. Les gens auront en outre toujours besoin de manger.

Il est curieux de constater que le spéculateur Jim Rogers conseille aux traders et experts financiers de fuir Wall Street à toutes jambes: en novembre 2010, il a appelé les étudiants à renoncer à faire carrière à Wall Street ou à la City, car ces prochaines années, vivre à la ferme rapportera plus que Wall Street. Il a en outre confirmé la théorie de Braudel et Arrighi: "Si vous étiez intelligent en 1807 vous auriez déménagé à Londres, si vous l'étiez en 1907 vous seriez parti à New-York, et si vous êtes malin en 2007, déménagez en Asie".

Maison Blanche, ferme organiqueLa guerre peut-elle résoudre les problèmes de dette de l'occident?

L'histoire montre de manière convaincante que les leaders mondiaux de différentes époques ont cherché à résoudre leurs problèmes au moyen de la guerre. Napoléon a cherché grâce aux guerres à unifier l'Europe continentale contre la Grande-Bretagne et ainsi à résoudre les problèmes économiques de la France, en faisant du pays le leader du cycle hollandais d'accumulation du capital. Mais il a perdu et cédé la palme du leadership à la Grande-Bretagne, qui 100 ans plus tard a elle aussi cherché à assurer sa position en déclenchant la Première Guerre mondiale.

A la différence de Napoléon, le pays a gagné la guerre, mais il est devenu débiteur net, et a cédé le leadership mondial aux Etats-Unis. Ces derniers cherchent, 100 ans plus tard, à déclencher une nouvelle guerre au Proche-Orient, près des frontières de leurs concurrents potentiels: Chine, Russie et Inde. Mais ils ne font qu'aggraver leur situation économique et plongent le pays dans la crise. Il faut étudier les leçons de l'histoire pour ne pas tomber sans cesse dans les mêmes pièges. Et ne pas chercher de solution simple à des problèmes complexes. Elles n'existent pas!

Transfert de la richesse vert l'AsieA quoi ressemblera le monde d'après-crise?

La particularité de la période actuelle est que selon les cycles d'accumulation de capital (Braudel, Arrighi), il s'y produira un transfert du cycle américain vers le cycle asiatique, dont les leaders sont actuellement la Chine et le Japon. Des pays dont les économies sont basées sur le modèle postkeynésien reposant sur les principes de collectivisme et de solidarité, aux antipodes de l'individualisme et de la concurrence intrinsèques au modèle anglo-saxon. C'est un changement important qui s'accompagnera de bouleversements dans l'économie mondiale.

Grossièrement, notre économie mondialisée actuelle va se scinder en plusieurs méga-régions, à l'instar de l'UE. On assiste d'ores et déjà à la formation de pôles économiques comme le NAFTA (USA, Mexique, Canada et qui devrait intégrer à terme la Grande-Bretagne), la Chine avec l'ASEAN, les pays d'Amérique latine, la Communauté économique eurasiatique.

Chaque méga-région aura sa devise de base, ses instituts, ses lois et ses règles en matière de relations interétatiques, compte tenu des spécificités culturelles, nationales, religieuses et civilisationnelles des Etats membres. Ces méga-régions vont tisser entre elles de nouvelles relations au niveau mondial.

D'ici 2020, le monde aura un visage radicalement différent de celui qu'on lui connaît aujourd'hui.

Propos recueillis par Hugo Natowicz.

Commentaire CRI :

Charette à boeufs du Costa Rica

Cette interview date un peu certes (juillet 2013) mais elle est pourtant brûlante d’actualité.
25-30 % me semble une bonne approximation pour le déclin du niveau de vie des européens. C’est déjà en route même si la plupart des gens n’ont pas intellectualisé le processus en dépit qu’ils le subissent au jour le jour. Il faut dire aussi que c’est un mécanisme inégalitaire et particulièrement fourbe puisque tout ne se réduit pas de la même façon au même moment. Il s’agit d’une sorte d’écrémage, la classe moyenne de plus en plus secouée, de tous côtés, perdant ses éléments par le bas. Avec des chutes brutales pour certains (chômage) qui passent inaperçues pour la plupart jusqu’au moment où eux-mêmes ou leurs proches sont impactés. Un peu comme la maladie qui n’arrive qu’aux autres jusqu’au moment où elle vous frappe de plein fouet.
Une parenthèse, je vous laisse imaginer la future courbe de l’immobilier face à la masse d’acquéreurs potentiels qui globalement se désolvabilisent au fil des mois et des années.
Optimiste malgré tout, Alexandre Aïvazov entrevoit une récupération de l’économie aux alentours de 2020, grâce notamment à l’innovation technologique. De l’innovation il y en aura certes mais sans doute pas au point de renverser la tendance. Car l’enjeu majeur dans les prochaines années est sans aucun doute possible l’énergie, actuellement synonyme de « pétrole » bon marché. Si le baril s’approche ou passe les 120 $, mécaniquement les diverses économies, développées comme émergentes, iront vers le bas. Jusqu’au moment où l’énergie bon marché (car c’est toujours le cas, le pétrole est carrément donné au vu de ce qu'il nous apporte) aura fait long feu, nous vivrons dans des économies en yo-yo. Ceci pendant encore 10, 20, 30 ans possiblement.
J’irai même encore beaucoup plus loin, si par miracle nous trouvions une technologie - même propre - capable de suppléer le défaut annoncé du pétrole, la solution, du moins à population humaine mondiale égale ou supérieure à ce qu'elle est actuellement, serait alors pire que le mal. Aurais-je perdu la raison à penser cela ? Non car l’énergie est principalement utilisée à transformer les états de tout ce qui se trouve sur la planète. Ce qui crée des désordres de plus en plus palpables (je ne parle pas d’un quelconque réchauffement) et épuise de plus en plus rapidement les ressources naturelles qui sont par définition, limitées. Une overdose d’énergie ne suffirait pas à les recréer. Je passe les détails mais j’ai fini par penser que ce qui va arriver est salutaire. Pour la Terre je précise car elle doit avoir elle aussi ses propres mécanismes de défense.

Ensuite ? Aucune idée si ce n’est que la traction animale retrouvera ses lettres de noblesse. Nous espérons donc vivre assez longtemps pour être conduit à notre dernière demeure en carriole mortuaire.
Plutôt attelée à des chevaux - c’est plus classe - qu’à des bœufs comme on en trouve encore beaucoup au Costa Rica.
Tarot, la Roue de la FortuneEt tout cela bien entendu débouchera sur une redistribution des cartes, à l’instar de ce qui s’est passé au fils des siècles derniers, l’hégémonie dans le monde occidental passant successivement : du Portugal à l’Espagne, de l’Espagne à la Hollande (Pays-Bas), de la Hollande à la France, de la France à l’Angleterre, de l’Angleterre aux USA.

Alors au 21ème siècle, @ qui le tour ?

Finalement, tout ce qui déroule en ce moment est partie intégrante de la roue qui tourne et à l’échelle générale, nous n’y pouvons pas grand-chose. A l’échelle individuelle par contre, nous pouvons beaucoup, énormément même, notamment en ne donnant plus ce qui compte le plus pour nous à n’importe qui pour en faire n’importe quoi. Il est donc temps de se réapproprier son temps, son argent, sa santé, sa force de travail, son intelligence pour ceux qui estiment en être doté …
C’est ce que très modestement nous avons commencé à faire voici déjà quelques temps. Aussi, nous venons de prendre la décision, douloureuse s’il en est, de ne plus commenter l’actualité économique. En effet, cela nous semble désormais une activité vaine puisque, sans connaître le dénouement de l’intrigue, nous avons maintenant une bonne et suffisante connaissance des personnages du roman. Notamment du principal, le méchant, j’ai nommé les USA, qui avant de céder leur place de leader, vont tout faire pour sombrer en ordre de façon à ménager le plus possible les intérêts de leur classe dirigeante. L’ordre d’en haut implique le désordre d’en bas, il suffit de s’en référer à l’actualité du moment, à ce qui se passe en Ukraine par exemple.
En résumé, puisqu'on est certain, à peu près tous, de se prendre à court-moyen terme une baffe monumentale, il est inutile de rester planté-là, en se demandant si elle viendra d'en haut, d'en bas, au printemps ou bien en hiver ... il est en effet très préférable de mettre en place des stratégies créatives et constructives comme par exemple : esquiver, frapper le premier, se barrer ... et tout ce qu'il vous plaira d'entreprendre pour continuer l'aventure dans la joie et la bonne humeur qui étaient vôtres, rappelez-vous, lorsque vous êtes venus au monde.

Aussi, à l’instar d’Eckart Tolle, nous choisissons délibérément de Vivre La Crise comme une opportunité de changement salutaire.
Le Candide de Voltaire concluait d’ailleurs de la sorte « il faut cultiver notre jardin », et bien c’est ce que nous allons faire …

PS : pour vous convaincre de l’affligeante pauvreté de l’information dite « mainstream », faites l’expérience de vous rendre sur Google Actualités et regardez les titres. Vous constaterez très vite que la même information est reprise partout ! Alors pour vous changer un peu (beaucoup !) des copier/coller des dépêches AFP de surcroît mal commentées par des « journalistes » à l’orthographe à l’image de leur pensée, c'est-à-dire défaillante, quand ce ne sont pas des robots, lisez de temps en temps et en français, RIANOVOSTI.



N° 66 - Possession versus utilisation ... Le renouveau de la consommation.
Publié le : 12/06/2014 - Source : Claire Diaz

  • Balance faussée
    Le 16 février dernier, le tribunal d’instance du neuvième arrondissement de Paris a condamné un particulier car ce dernier avait sous-loué son appartement via le site Airbnb. Le verdict, plutôt clément, relève plus de la mise en garde que de la sanction puisque le particulier a été condamné à payer les frais de justice engagé par le plaignant.

En elle-même, la décision de justice n’est pas surprenante. Après tout, la sous-location d’un appartement est strictement interdite.
Certes, il est illégal de sous-louer son appartement même une courte durée … mais si ce faisant le locataire gagnait un petit peu plus d’argent et que cela lui permettait non seulement d’accroître son pouvoir d’achat mais également de pouvoir payer sans soucis son loyer ?

Pourquoi en France, faut-il toujours que l’on condamne puis que l’on crée de nouvelles lois, pour limiter les particuliers qui, étouffés par les impôts, les taxes, l’inflation, essayent de se débrouiller seuls ?

Cette histoire peut sembler anecdotique mais au fond elle est, selon moi, représentative de l’atmosphère de notre pays.

Toute initiative en vue d’amélioration de sa condition personnelle est instantanément étouffée.

On tue la débrouillardise, la créativité … Pourquoi ? Pour protéger des institutions ou des entités archaïques qui non seulement ne nous apportent plus rien, mais en plus nous maintiennent dans l’idée que nous n’avons aucune solution !

Si le gouvernement, Bruxelles, les dirigeants nous expliquent à demi-mot que désormais nous allons devoir nous passer de leur aide, soit. Mais dans ce cas, si, lorsqu’en tant que citoyens, nous tentons d’adopter une stratégie qui nous permettrait non pas de survivre mais de vivre, nous nous retrouvons confrontés soit à la menace d’une condamnation, soit à la menace d’une hausse d’impôts, rien ne va plus …

Résultat : une large majorité baisse les bras, par peur pour certains, par découragement pour d’autres. D’autres encore préfèrent attendre, exprimer leur colère dans les urnes …

  • Résister malgré tout pour changer notre façon de vivre

Holalnde en Kim Jong-un

La France fourmille d’idées. Vous, moi … Nous essayons tous de changer nos habitudes de consommation pour non seulement vivre mieux, mais surtout pour reprendre le pouvoir sur notre façon de vivre.

Selon une récente étude de l’IFOP et de la société A little (qui regroupe plusieurs sites de consommation collaborative), plus de 75% des Français ont déjà acheté ou vendu un objet d’occasion.
Véritable transformation de la manière dont nous consommons, l’économie collaborative est considérée par 74% des Français comme réellement avantageuse en matière de pouvoir d’achat et par 56% comme un facteur de création d’emplois !

Nous ne pensons en plus en termes de possession mais d’utilisation.

Les initiatives de consommation collaborative fleurissent partout et touchent tous les aspects de notre vie quotidienne. Nos transports (covoiturage, location de voiture entre particuliers), notre façon de nous nourrir (pensez à l’essor des Amap), ou plus simplement notre façon de vendre et d’acheter (LeBoncoin, eBay) : nous ne pensons en plus en termes de possession mais d’utilisation. Et c’est un changement de paradigme qui doit être respecté.

Prenons un exemple avec un simple téléphone. Pour un nombre croissant de personnes, le fait de posséder un smartphone hors de prix est de moins en moins important. Ce qui compte en revanche, c’est de pouvoir utiliser un téléphone en adéquation avec ses besoins !
Dans ce cas, pourquoi pas le louer plutôt que de l’acheter, ou l’acheter d’occasion ? J’ai récemment consacré un article à cette question : “Louer votre smartphone : bon plan ou fausse bonne idée ?”

L’utilité prend le pas sur la possession et nous offre la possibilité de reprendre le pouvoir sur notre façon d’acheter, de vendre, de consommer… de vivre ! Les autorités vont bien devoir se faire à l’idée : s’elles ne peuvent pas nous aider alors qu’elles nous laissent agir en paix !

Commentaire CRI :

Le Gros Timonier HollandeOui, de plus en plus c'est une question d'atmosphère, un pays dont l'air devient irrespirable, j'ai nommé la "France d'aujourd'hui". Triste pays s'il en est où la police de la pensée voit son emprise progresser d'année en année. Aidée en cela par le Gros Timonier Hollande et ses sbires dont l'incompétence n'a d'égale que le ridicule qui émane de leurs personnes.
Sans télévision et à l'abri au Costa Rica je suis bien entendu de moins en moins impacté par ces pantins tragiques mais ils surgissent néanmoins de partout au hasard des sites Internet que je parcours pour me tenir « informé ». 
Parenthèse, il est de plus en plus difficile d'être à peu près bien informé. Certes la déliquescence des médias aux ordres a permis à bon nombre de médias alternatifs et de sites de réinformation d'éclore. Mais là c'est presque trop, il devient malaisé de faire le bon choix. Tout lire et surtout séparer le bon grain de l'ivraie nécessiterait des journées de 10.000 heures, impossible !
Puisqu'on les laisse faire, ils sont donc partout ces clowns pathétiques qui en lieu et place de s'occuper du pays qui leur a permis d'être à leurs places de "dirigeants" s'échinent à coup de lois absurdes à vous les briser menu à longueur d'année. Sans doute le vulgum pecus s'en taponne-t-il allègrement le coquillard et continue à faire comme il faisait auparavant sans se soucier des conséquences possibles. Tout bien réfléchi, ce doit être la bonne attitude et les intellectuels, les réfléchissants que nous sommes devaient en prendre de la graine. Ici au Costa Rica par exemple, le peuple sait bien ce qu'il peut attendre des politiques - au mieux rien du tout - et agit donc en conséquence. C’est en quelque sorte le début de la sagesse.

Dans notre doux pays il existe par exemple une loi de 2005 qui limite à 2 par an la participation à des vide-greniers pour des particuliers. Ainsi, quand votre enfant vend ou échange ses quelques babioles personnelles d’occasion sur le domaine public 3 fois dans l’année, cela fait de lui un délinquant ! C’est pour le moins affligeant … Car à côté de cela, voler ou dealer de la merde fait de vous une « victime de la société » alors que revendre ou troquer sa 12ème poupée Barbie ou son vieux camion de pompiers vous dirige à coup sûr, d’après le légiste français qui manifestement voit loin, vers la criminalité organisée. On dit souvent que « plus c’est gros et plus ça passe », eh ben oui, confirmé !
Bientôt la loi Duflot qui est au « choc de la simplification » voulu par notre Gros Timonier ce qu’est un dispensaire d’Afrique subsaharienne à l’Hôpital Pitié-Salpêtrière va bloquer le marché immobilier de l’ancien tant elle verse, avec une manifeste délectation, dans l’usine à gaz stalinienne. En résumé, et encore résumer tant de connerie mise bout à bout relève du domaine de l’impossible, ce qui se faisait autrefois en quelques minutes sur du papier libre, un simple compromis de vente, « la chose et le prix », va dorénavant nécessiter des mois de bureaucratie aussi complexe qu’inutile et, en sus, l’achat d’une brouette chez Mme Bricolage pour véhiculer toute la paperasse. Oui je dis Madame Bricolage car Monsieur du même nom c’est très sexiste donc pas bien du tout, pas politiquement correct car cela sous-tend à penser que les femmes ne savent pas bricoler, ce qui est infiniment vrai certes mais ce qui n'en constitue pas moins une discrimination patente passible de la loi machin-chose également promulguée par les zélés services de notre votre Gros Timonier.
On n’en sort plus …

La théorie de l'évolution, singe - homme - moutonMais rassure-toi, Gros Timonier, au rythme ou tu envoies le pays dans le mur, cette dangereuse et inadmissible économie parallèle en culotte courte que j’évoquais précédemment va se démultiplier à l’infini et affecter tous les secteurs de l’économie. Jusqu’à devenir majoritaire sous quelques années, j’en fais le pari.
D’un autre côté c’est excitant, pour moi qui suis curieux de nature, d’observer la longue marche, c'est le cas de le dire, le long glissement quenellier d’un pays développé vers le sous-développement qui l’attend. Bien sûr l’Histoire est une longue suite de vagues parfois favorables et parfois non, de périodes d’étale pour des années et même des siècles et puis tout à coup la marée monte ou baisse sans qu’on sache trop pourquoi. Et puis surgit du néant un économiste pompeux (pléonasme) qui vous explique le pourquoi du comment, il prédit en quelque sorte le passé et encore il se trompe de beaucoup.

Retour à la réalité, d’un côté donc des oligarques français dont le but premier est de maintenir leurs privilèges et de l’autre, le bon peuple à qui l’on resserre de plus en plus visiblement la bride sur le cou.

Tout bien pensé, le plus insupportable ce n’est pas le long déclin inévitable qui nous vous attend mais de supporter quotidiennement, par écrans interposés, ces empaffés donneurs de leçons dont certains sont assez stupides pour croire ce qu’ils avancent. A mon sens, c’est d’autant moins pardonnable. Car je préfère infiniment la crapule paternaliste de droite qui cherche manifestement, visiblement souvent à s’empiffrer quitte à parler la bouche pleine que l’hypocrite de gauche qui s’empiffre pareillement, voire plus en guise de rattrapage, mais qui de surcroît s’étouffe en vous faisant la morale. On me pousserait un peu dans le dos que je pourrais donner des noms.

Alors OUI, sans doute, il va falloir être créatif pour échapper à l’hydre bureaucratique, à la dictature sournoise et se mettre à échanger ***, à réparer, à se coller-transporter, à louer, à manger bio (sans obligatoirement porter des sandales ni arborer un vilain catogan mal fourni et grisâtre, ceci concerne les plus de 50 ans qui n’ont pas peur du ridicule en voulant à tout prix paraître cool, jeune, ou bien pire les 2) et bien des choses encore qui ne manqueront pas de vous étonner dans les années qui viennent. Je subodore qu'on va bien se marrer ...

Alors OUI, je le pense véritablement, nous vivons une époque FORMIDABLE !
 

Troc au Costa Rica*** : Personnellement nous avons échangé ce mois-ci :

  • 2 vieux blocs climatiseurs contre un voyage de 300 km en camion pour aller récupérer du bois de teck en planches calibrée et poncées, bois que j’avais lui-même échangé contre du bois sur pied. En gros, je te donne certains arbres de ma propriété que tu coupes et transportes à la scierie et tu m’en rends une partie en planches immédiatement utilisables.
  • Des fenêtres en aluminium contre un stock de bois de menuiserie.
  • Une machine à souder faisant doublon contre une ponceuse à bande et une autre machine à bois poétiquement nommée « défonceuse ».
  • Des fruits contre d’autres fruits.
  • Logement et nourriture contre travail dans le cadre d’un contrat de type wwoofing.

Il y a au Costa Rica des zones où peu d’argent circule. Aussi l’échange est courant et bénéficie à toute la communauté.



N° 65 - « Dossier spécial : la fin de la civilisation » ... (Suite logique de l'article qui précède).
Publié le : 27/03/2014 - Source : Le Contrarien matin

Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !

Vous avez certainement dû entendre parler de la dernière étude de la NASA sur la chute de nos civilisations. Selon cette étude, nous en avons au mieux pour quelques décennies avant de disparaître de la surface de la Terre. Au-delà de l’alarmisme affiché aussi bien dans cette étude que dans ses conclusions, l’humanité tout entière fait face à des défis d’ampleur historique. Il me semblait intéressant d’essayer de revenir sur cette étude qui a déchaîné de très nombreux commentaires sur les réseaux sociaux et dans ma messagerie électronique !! Essayons donc d’y voir plus clair, et d’analyser ce sujet loin de toute panique et en prenant du recul.

Quel est le point de vue défendu par l’étude de la Nasa ?

Petite précision, vous trouverez en annexe le lien vous permettant d’avoir accès à l’original, c’est-à-dire au document complet, en anglais et en 27 pages !

On peut résumer cette étude en disant qu’elle pointe du doigt la menace d’épuisement des ressources naturelles et la répartition des ressources.

Les chercheurs ont utilisé un modèle mathématique baptisé Handy (Human and Nature Dynamical) et ont répertorié les raisons qui ont provoqué la chute d’autres civilisations : les Mayas, l’empire Mésopotamien, l’Empire romain, la dynastie Han, etc. En étudiant la dynamique homme-nature, l’étude montre qu’il y a un cycle récurrent constaté tout au long de l’histoire et qui provoque un « effondrement brutal » des civilisations.

Parmi les causes récurrentes d’effondrement, on retrouve :

- le climat ;
- la démographie ;
- l’eau, l’agriculture ;
- l’énergie.

Lorsqu’elle se produit, la convergence de ces facteurs aboutit à un effondrement civilisationnel.

« Pour les auteurs, il serait faux de croire que les progrès technologiques permettront de résoudre ces problèmes avant qu’il ne soit trop tard, car ils entraînent une consommation plus importante. Seule solution envisagée par cette étude : la mise en place de politiques adaptées qui viseraient à réduire les inégalités et la consommation des ressources. »

En clair, cette étude de la NASA prône en réalité la mise en place de politiques systématiques de « décroissance » pour sauver l’humanité.

L’effondrement des sociétés complexes du Professeur Tainter

C’est un excellent ouvrage dont j’avais fait un long édito il y a quelques mois afin de partager avec vous l’intérêt de cette lecture. Je vous joins en annexe là encore le lien vous permettant de le lire ou le relire dans son intégralité. Pour résumer là encore, pour ce professeur américain qui a étudié avec minutie les effondrements de sociétés dans notre histoire les facteurs qui conduisent au drame sont les suivants :

1/ Les sociétés humaines sont des organisations faites pour résoudre les problèmes.
2/ Les systèmes sociopolitiques ont besoin d’énergie pour se maintenir.
3/ La complexité accrue porte en elle des coûts accrus par habitants.
4/ L’investissement dans la complexité sociopolitique, en tant que réponse à la résolution des problèmes, atteint souvent un point de rendements marginaux décroissants.
5/ À mesure que le rendement marginal de l’investissement dans la complexité décline, la société investit toujours plus lourdement dans une stratégie proportionnellement moins rentable. Il faut alors faire face aux poussées de tensions en dehors du budget de fonctionnement courant.
6/ Les rendements marginaux décroissants font de la complexité une stratégie d’ensemble de moins en moins séduisante, si bien que des parties d’une société perçoivent un avantage croissant à une politique de séparation ou de désintégration. Logiquement, divers segments de la population accroissent leur résistance active ou passive, ou tentent ouvertement de faire sécession.

Par rapport à cette grille de lecture, force est de constater qu’un pays comme la France obtient à peu près un sans-faute aux critères de l’effondrement. Comme quoi, nous pouvons être premier quelque part et avec facilité. Les exilés fiscaux, ou nos compatriotes qui font tout simplement le choix et ils sont de plus en plus nombreux à aller tenter leur chance à l’étranger, ne sont rien d’autre que des « segments de la population qui accroissent leur résistance active ».

Nous finançons notre complexité par toujours plus d’impôts sur toujours plus de choses comme la cigarette électronique, les boissons, et la créativité de nos élites est sur ce sujet sans limite.
Le « choc de simplification » lancé par notre président est un vieux serpent de mer. Tout le monde veut simplifier la complexité, or la complexité s’est emballée, elle nous échappe, nous courons derrière elle. Nous la subissons. Aussitôt lancé, le choc de simplification fut bien vite oublié, et soyons francs, parmi vous… qui se souvient encore de ce sujet alors qu’il faisait la « une » de nos médias il y a moins d’un an ?

Le Club de Rome et Dennis Meadows

Dennis Meadows est l’un des auteurs de l’étude visionnaire sur « Les limites à la croissance” qui, dès 1972, alertait sur le risque d’une crise d’effondrement dans la première moitié du 21e siècle provoquée par l’épuisement des ressources de la planète. Cela fait donc 40 ans que certains ont déjà tiré la sonnette d’alarme sur l’insoutenabilité de notre modèle économique basé sur l’idée suivante : « croissance infinie de la consommation de masse dans un monde fini ».

Or il n’est nul besoin d’aucun modèle mathématique pour comprendre ce que le simple bon sens d’un enfant permet de comprendre. La croissance infinie dans un monde fini est une aberration intellectuelle en soi. Or notre système repose pour le moment sur ce postulat aberrant. Pour le dépasser, il faudrait que nous puissions par exemple accéder à d’autres planètes et que nous puissions évidemment les exploiter de façon massive. C’est là encore illusoire tant les coûts et les technologies pour y arriver nous manquent.

Soyons réalistes. Il ne s’agit pas d’envoyer un équipage de courageux aventuriers modernes vers Mars pour quelques mois et de 4 personnes ! Il s’agirait de coloniser, d’habiter, d’exploiter et de rapatrier des ressources sur Terre. Nous devrions bâtir des cargos spatiaux au lieu de nos porte-conteneurs. Nous n’y sommes évidemment pas et nous risquons, car là est le problème, de ne jamais atteindre le moment où nous serons techniquement capables d’aller exploiter facilement une autre planète et de connaître notre effondrement bien avant.

Dennis Meadows n’est pas n’importe qui puisqu’il était le directeur du MIT, une très célèbre université, et son étude de 1972 a décrit plusieurs scénarios d’évolution possible de l’économie, de la population et des ressources mondiales, chaque scénario correspondant à des choix différents que l’humanité pouvait collectivement faire à partir de 1972. Leur scénario « On continue comme avant », qui correspond grosso modo à ce qui s’est passé par la suite, prédisait que l’approche des limites de la planète commencerait à exercer un fort impact sur la croissance à partir des environs de l’année 2010, impact qui irait ensuite croissant, finissant par déboucher d’ici 2050 au plus tard sur un effondrement, c’est-à-dire une baisse précipitée du niveau de vie et peut-être de la population mondiale, dans une situation d’épuisement des ressources et de l’environnement naturel.

Pour ceux qui voudront approfondir ce sujet (et je le leur conseille), vous trouverez le lien vers la dernière interview donné par Monsieur Meadows et en français dans le texte !

Maintenant que nous avons vu à travers les travaux de 3 personnes ou groupes différents que l’idée d’un effondrement était loin d’être aussi improbable, posons la question qui fâche vraiment !

La civilisation occidentale est-elle aujourd’hui menacée sérieusement de disparition ?

Je parlerais plutôt d’une possible disparition de la civilisation telle que nous la connaissons dans le sens où le délitement des structures occidentales ne signifie pas qu’elles seront remplacées par un nouvel « âge sombre ». L’actuelle crise économique peut à ce titre être considérée de deux façons : elle pourrait être un élément directement déclencheur de notre potentielle chute ou bien un élément précurseur à travers les tensions qu’elle pourra générer dans les prochaines années, dans ce cas cela signifierait qu’en réalité, l’effondrement a déjà commencé.

Ce rapport de la NASA fait par ailleurs écho, comme nous l’avons vu à d’autres travaux, notamment ceux du Club de Rome qui avait analysé sous un angle environnementaliste les cycles d’exploitations des matières premières. Il avait ainsi été conclu que la croissance économique finirait par connaître une fin logique face à la limite des ressources naturelles disponibles dans un système de consommation de masse, l’idée de base pouvant être résumée par « la croissance infinie dans un monde fini est par définition impossible ». L’autre texte de référence en la matière est celui de l’américain Joseph Tainter (L’effondrement des sociétés complexes) qui relève d’une analyse plus politique et historique sur la fin des grandes civilisations.

Cela nous amène effectivement à se demander si le système que nous connaissons, basé sur la consommation et la production de masse, peut tenir éternellement en reposant sur l’abondance complète des matières premières et de l’énergie, le tout devant être disponible à un coût très bas !

À l’instar de la NASA et du Club de Rome, je suis de ceux qui pensent que de telles structures ne peuvent durer, en particulier dans un contexte mondialisé comme le nôtre. Une fois que cela est dit, il ne faudrait pas dire que notre situation est pour autant désespérée : ce n’est pas parce que notre système ne peut plus faire de la consommation de masse sa pierre angulaire que la civilisation en tant que telle est condamnée à l’effondrement. Il ne faudrait pas confondre à ce titre le système économique pur (ainsi que son corollaire le monde politique) d’une civilisation dans son ensemble : la chute récente du système soviétique est là pour rappeler l’importance de telles nuances. La fin d’un système économique n’est pas la fin d’une culture et encore moins la fin d’une civilisation, en revanche cela peut aussi le devenir !

La complexité fragilise une société la rendant sensible au moindre changement

Il est clair que la compréhension et la prédiction de notre environnement est de plus en plus difficile. Tainter évoque l’idée, de manière assez pragmatique du reste, qu’une société se fragilise au fur et à mesure qu’elle devient plus performante, et donc plus complexe.

Par exemple, il n’y a pas 20 ans de cela, il était possible pour à peu près n’importe qui de réparer le phare de sa voiture, un simple changement d’ampoule étant nécessaire pour y arriver. Aujourd’hui, un tel problème demande de se rendre à la concession, d’utiliser des outils spéciaux, de démonter la moitié du pare-chocs, et d’acheter une ampoule spéciale dont le prix est 10 fois plus important.

Dans la même logique, la multiplication des équipements électroniques de nos automobiles multiplie les sources de pannes, et ces pannes sont aujourd’hui impossibles, ou presque, à réparer pour l’individu moyen. De moins en moins autonomes, nous finissons par dépendre de ce que l’on appelle les « services-support » (fourniture d’eau, d’énergie, de nourriture, de vêtements par des services extérieurs…). Plus ces services se popularisent plus ils fragilisent par définition un équilibre d’ensemble en généralisant l’interdépendance.

Ainsi, lors des tempêtes de neige du début de l’année 2013, le gouvernement avait été obligé d’immobiliser les semi-remorques à l’entrée de l’Île-de-France, ce qui avait fini par créer des pénuries dans plusieurs secteurs au bout de quelques jours. Dans un registre similaire, l’impact du tsunami qui a frappé le Japon en mars 2011 sur les entreprises japonaises avait fini par créer des problèmes d’approvisionnement aux quatre coins de la planète. Autrement dit, plus nous développons des systèmes spécifiques, moins nous sommes capables de nous adapter à des événements imprévus.

Cette question de la complexité est d’ailleurs d’autant plus préoccupante qu’elle n’est plus tellement limitée dans l’espace à l’ère de la globalisation. Le problème est qu’il est impossible ou presque de « simplifier » un système trop complexe, et l’exemple du « choc de simplification » souhaité par le gouvernement Hollande est ici assez révélateur puisqu’il a en vérité généré de nouvelles lois qui ont encore ajouté à la complexité de l’État français. Enfin, dans une société complexe, les individus sont ultra-spécialisés et ne maîtrisent plus par définition les savoir-faire nécessaires à une survie dans un monde plus « naturel ». Une société complexe rend donc les gens moins résilients car dépendants des autres qui détiennent d’autres compétences. La complexité rend donc chacun de nous plus sensible et plus fragile aux aléas du monde.

Un facteur ne peut conduire à un effondrement !… Quoique !

Nos sociétés sont à la fois complexes donc fragiles mais jusqu’à un certain stade cette complexité et cette « technicité » permettent de trouver des solutions et des palliatifs. Une société complexe est aussi d’une certaine façon adaptable. C’est la raison pour laquelle, hormis un aléas totalement extrême, l’effondrement d’une civilisation est toujours plurifactoriel et il s’agit de la convergence de facteurs économiques, sociaux, politiques, énergétiques ou encore culturels.

Certains pensent donc qu’une crise énergétique majeure ne serait pas en mesure de mener nos sociétés industrielles à un effondrement. Si cela peut sembler logique si l’on admet que les chutes des civilisations sont multifactorielles, c’est néanmoins oublier un peu vite à quel point l’ensemble de notre vie dépend aujourd’hui du pétrole et de ses dérivés. Nous sommes à la fin de l’âge du pétrole abondant et peu coûteux et le problème n’est d’ailleurs pas tant de savoir quand coulera la dernière de goutte de pétrole du dernier puits que de savoir combien coûteront les barils lorsqu’ils seront véritablement plus rares. Nos médicaments, notre médecine, nos vêtements, notre alimentation, nos engrais, notre mobilier, tout, absolument tout dépend aujourd’hui de l’accessibilité aux énergie fossiles. Aucune civilisation dans notre histoire n’a jamais été aussi dépendante de la fée énergie et l’essentiel de l’énergie aujourd’hui c’est le pétrole. Nous sommes incapables pour le moment de mener ce que l’on appelle la transition énergétique vers les énergies propres ou renouvelables.

Je pense donc que pour la première fois dans notre histoire, un seul facteur, et nous regrouperons tout sous le vocable « matière premières » peut aboutir à un effondrement des sociétés telles que nous les connaissons si ce sang indispensable à notre système économique venait à manquer. Or, et tous les chiffres le montrent sans ambiguïté, ils sont en train de manquer.

Pour aller un peu plus loin dans le raisonnement, l’Empire romain ne disposait d’aucune source d’énergie sauf celle des bras des esclaves. Son effondrement était donc effectivement multifactoriel. Les mêmes phénomènes se sont peu ou prou répétés jusqu’à l’émergence de notre civilisation que nous pouvons qualifier « d’industrielle ». Sans énergie nous sommes condamnés à très brève échéance et c’est également ce qui explique, ne soyons pas naïfs, la nécessité d’intervenir en Irak, en Libye, en Syrie, ou encore en Ukraine. Tous les pays du monde sont lancés dans une « guerre douce » aux matières premières. Lorsqu’elles manqueront vraiment ces « guerres douces » pourraient devenir autrement plus dangereuses.

Alors évidemment, on a envie tout de même d’espérer et se dire qu’il y a forcément des solutions.

Ces mécanismes d’effondrements sont-ils irréversibles et peut-on avoir un peu d’espoir ?

Le plus bel exemple historique est selon moi l’Histoire de l’humanité, cette dernière étant ponctuée de grands chocs et de réadaptations souvent surprenantes.

Contrairement à une idée reçue, la chute de l’Empire romain n’a pas signifié la fin de toute civilisation et de toute technique, bien que cela ait évidemment représenté une « régression ». Néanmoins, les civilisations qui suivent arrivent toujours à dépasser le seuil technologique et économique de celles qui les ont précédés. Du moins est-ce le cas dans l’histoire de l’Occident.

Le problème est de se demander ce qui pourrait remplacer la société globalisée à une époque où aucun contre-modèle n’existe pour s’y substituer, ce qui est en soi quelque chose de totalement inédit sur le plan historique.

Un effondrement de ce système où chacun est interdépendant se fera en toute logique à l’échelle mondiale et rien ne pourra venir se placer en alternative.

Lorsqu’un système s’effondrait autrefois, il avait toujours la possibilité d’être absorbé par un voisin plus puissant (c’était le cas de Rome avec la puissance militaire des tribus germaniques et la matrice intellectuelle du christianisme), ce qui est effectivement impensable en l’état actuel des choses.

Vers quoi pourrait mener un effondrement de nos modèles de société ? Faut-il aller jusqu’à craindre un nouveau Moyen Âge ?

Comme je le disais plus haut, on peut dissocier la fin d’un système politico-économique de la fin d’une civilisation, ce à quoi on peut ajouter un troisième scénario, autrement plus apocalyptique, à savoir la fin de l’humanité.

Le plus inquiétant est que ce schéma, aussi spectaculaire soit-il, n’est pas à exclure entièrement.

Au-delà de l’aspect globalisé de notre système, une fragilité supplémentaire est à prendre en compte aujourd’hui : notre incroyable potentiel de destruction technologique.

Lorsque l’Empire romain s’est effondré, il n’existait pas de laboratoires P4 concentrant des masses de virus mortels, ni de centrales nucléaires, et encore moins d’arsenaux nucléaires capables de vitrifier cent fois la planète entière.

Or on peut légitimement s’interroger sur ce qu’il se passerait si jamais ces structures n’étaient plus gérées par un personnel compétent. D’ailleurs, cette problématique du potentiel de destruction technologique fut une véritable problématique lors de l’effondrement de l’Union Soviétique avec la hantise qu’une ogive nucléaire se retrouve revendue au marché noir par des militaires dont les soldes n’étaient plus payées depuis… plusieurs années !!

Si l’on peut toujours espérer que le système capitaliste, dans son acceptation la plus resserrée (respect de la propriété privée dans les moyens de production), puisse s’appuyer sur son incroyable capacité d’adaptation pour trouver un nouveau souffle et de nouveaux postulats de fonctionnement (comme l’économie circulaire par exemple), des scénarios noirs ne sont donc clairement pas à exclure. Cela nous renvoie à l’ouvrage phare de Nassim Taleb, Les Cygnes Noirs, pour qui ce qui façonne l’histoire de l’humanité n’est pas la « moyenne normale des événements »… mais les événements extrêmes et hautement improbables.

L’effondrement est-il donc inéluctable ?

La réponse ne vous plaira pas, car on n’aime pas les mauvaises nouvelles, mais oui, l’effondrement de la civilisation telle que nous la connaissons n’est qu’une question du temps et même si ces sujets parce qu’ils sont particulièrement anxiogènes ne sont pas publiquement détaillés, tous ceux qui y réfléchissent un peu sérieusement aboutissent à la même conclusion.

La croissance de la population mondiale est exponentielle mais nos ressources ne le sont pas. Le problème peut donc se résumer de façon assez simple. Soit nous trouvons plus de ressources et je peux vous garantir que ce n’est pas sur Terre que nous les trouverons, soit nous réduisons notre consommation de ressources, soit nous réduisons notre population donc la demande.

Il y a donc trois paramètres et pas un de plus sur lesquels vous pouvez jouer. Il n’y a dans ce problème que 3 variables et elles sont parfaitement connues de tous.

Plus de ressources.
Moins de consommation de ressources
Moins de consommateurs de ressources.

Pour le plus de ressources, il faudrait comme lors de la découverte de l’Amérique, et ce fut un apport considérable en nouvelles richesses et ressources pour la vieille Europe, que nous quittions cette fois non pas notre continent pour en découvrir un nouveau, mais que nous allions exploiter une autre planète. Il faut que nous le fassions avant de nous effondrer ce qui évidemment semble très mal parti.

Nous pouvons aussi réduire de façon drastique notre consommation et c’est d’ailleurs ce qui se passe avec nos chômeurs et nos « pauvres » qui sont des millions à être décroissants par nécessité et non par choix. Nous pouvons revenir à un mode de vie beaucoup plus simple, quitter les villes et se rapprocher de la terre. Les villes sont une aberration en termes de ressources puisqu’un citadin par définition doit tout se faire apporter et dépend de l’ensemble des services de supports. Il n’a aucune autonomie possible. Il ne peut ni cultiver, ni élever des poules ni de lapin lui-même logeant dans un clapier hors de prix. J’espère que nous saurons nous adapter de cette façon-là car si nous ne le faisons pas alors il ne restera que la dernière variable.

Réduire la population humaine… cela peut se faire par la maladie, les guerres ou la famine. Choisissez votre fin ou votre faim mais dans tous les cas cette option est fort désagréable.

Comment se préparer ?

Là encore je vous indique en lien un article que j’avais écrit à ce sujet récemment et intitulé « Comment vous préparer à l’effondrement économique ».

Sachez que les problèmes d’accès aux matières premières, auxquels nous sommes déjà confrontés, sont avant tout des problèmes économiques. Souvenez-vous qu’avant la crise des subprimes en 2007, nous avions tous les yeux rivés sur le prix du baril de pétrole qui avait dépassé les 150 dollars le baril !! Pourquoi à votre avis ? Tout simplement parce qu’il n’y avait plus assez de pétrole pour fournir en énergie un monde en croissance économique forte.

Cela veut dire que la croissance ne PEUT pas revenir contrairement à tout ce que nous expliquent nos crétins de dirigeants pour la simple et bonne raison que si nous avions demain une croissance économique mondiale forte alors le prix des matières premières flamberait et qu’en flambant, le prix très élevés des matières premières viendrait « casser » la croissance économique et la reprise qui serait forte. Il est indispensable de comprendre ce mécanisme. Tout le monde l’a oublié ou occulté, mais de 2005 à 2007 nous l’avons pourtant tous vécu et nous avons pu mesurer l’effet de la raréfaction des ressources. Alors que l’économie se porte mal partout dans le monde, le prix du pétrole est aujourd’hui 10 fois plus élevé que lors de la première guerre du Golfe !!!

Soyez donc conscient que quoi que l’on vous raconte, il n’y aura pas de retour possible à une croissance économique forte et durable. Nous sommes déjà rentrés dans l’ère de la rareté et elle précède le moment de l’effondrement.

Alors stockez ce qui vous sera utile, ayez des outils et pas « made in china », ayez de quoi tenir en attendant votre première récolte, apprenez à cultiver, à coudre, à réparer, à faire du cheval, à chasser, à piéger, apprenez à vous débrouiller et à devenir le plus autonome possible, mais surtout si vous le pouvez quitter les villes car en cas d’effondrement de la civilisation les villes n’offriront aucune chance de survie à long terme et c’est exactement ce qu’il se passe en Grèce. En Grèce, c’est un véritable exode urbain qui a lieu. 60 % des Grecs des villes veulent rejoindre les campagnes, dernières planches de salut pour affronter la misère urbaine.

Alors certains me diront mais c’est beaucoup trop pessimiste comme analyse ou comme approche ! Sauf que mes chers amis, la crise a commencé à l’été 2007 ! Il y a presque 7 ans !! Nous sommes en train d’attendre depuis 7 années entières le retour de la croissance que l’on nous promet à chaque vœux présidentiels de fin d’année !!! 7 années d’attente pour ne rien voir venir si ce n’est plus de misère et plus de pauvreté, plus de dégradations dans notre mode de vie, plus d’impôts et moins de richesses… Ce mouvement ne concerne pas que notre pays. Il est mondial.

Alors au bout de 7 années d’attente, ne croyez-vous pas que la bonne question ne serait pas plutôt de se demander et si l’effondrement avait déjà commencé ? Et si l’effondrement n’était pas « brutal » comme l’indique la NASA mais justement relativement lent ? Et à votre avis, comment l’Empire romain s’est-il effondré ? Le 16 avril 376 à 15h23 ? En réalité, et la NASA nous induit tous en erreur dans ce cas, l’effondrement d’une civilisation, parce qu’elle a des structures, des règles, des lois, des corps constitués, une culture, une technique, etc., parce qu’elle possède forcément une forme de force et de résilience qui ont expliqué son succès et son développement ne s’effondre jamais brutalement. Au début, c’est une lente déliquescence, presque impalpable ou l’on confond crise passagère avec crise terminale, puis les événements s’accélèrent progressivement, et enfin, au dernier stade, lorsque l’on atteint certains « effets de seuil », c’est-à-dire une accumulation suffisante de problèmes, alors la fin de la chute est brutale.

L’effondrement a déjà commencé. Il est économique, technologique, environnemental, social, politique et évidemment moral. Il ne s’agit pas de la fin du monde mais de la fin d’un système, celui dans lequel et par lequel nous vivons tous actuellement.

Restez à l’écoute

À demain… si vous le voulez bien !!

Charles SANNAT

Commentaire CRI :

@ propos du « made in China », cette malédiction moderne. Je ne hais rien tant que le « made in China » ! On ne trouve plus que cela dans les magasins même si on est disposé à mettre le (vrai) prix pour acheter de (vraies) choses. Les outils par exemple, achetez un marteau et vous verrez bientôt l’acier s’émousser, s’oxyder quand ce n’est pas le manche vous rester dans la main tandis que la partie métallique s’en ira subrepticement écraser votre pied. Pendant ce temps le clou, lui, ne s’enfonce pas dans le mur et même si vous aviez, par bonheur, un vrai marteau (hérité de votre père qui l’a lui-même hérité de son père) ce serait la même chose car le clou « merde in China » est tout mou et se plie au lieu de s’enfoncer pendant que votre doigt amortit le coup de marteau.

La chinoise est aussi avide que le chinois !

Ce qui m’horripile encore plus ce sont les objets du quotidien comme les casseroles ou les pots à café en verre aussi épais que du papier à cigarettes qu’on a remplacé pour la douzième fois et tout ce qui est, d’une manière générale muni d’un « bec verseur » « merde in China ». C’est très simple, autrefois les becs verseurs faisaient leur office, ils versaient donc mais aujourd’hui, ils ne versent plus. Ils versent peut-être mais certainement pas là où ils devraient verser, ils versent à côté.
Je pourrais varier les exemples à l’infini tant ce phénomène m’irrite depuis des années à tel point que j’ai appris à ma fille depuis tout bébé à haïr tout ce qui vient de Chine. De temps en temps, pour rigoler, je lui demande si elle se marierait à un Chinois et sa réponse en forme de grimace me rassure, elle a bien compris la leçon.
Parfois je tombe sur un décérébré qui prétend que les Chinois fabriquent également des produits de qualité mais moi je dis NON, c’est absolument faux ! Qu’on me donne seulement un seul exemple … et de toute façon c’est impossible car le chinois est tellement avide - la chinoise pire encore - que même si on lui donne la technologie et le budget qui vont bien, il ne peut s’empêcher de tant rabioter rabioter rabioter sur absolument TOUT qu’à la fin il nous vend immanquablement des machins « merde in China » dont le contenant vaut immanquablement plus que le contenu. Et nous, quasiment contraints et forcés, continuons d’acheter toute cette « merde in China » dont les rebuts finissent par submerger nos maisons, nos caves, nos greniers, nos décharges … En fait de greniers, quand j’étais enfant j’adorais fouiller les greniers et immanquablement je trouvais des « trucs » qui me faisaient rêver. Que vont trouver demain nos enfants dans nos greniers ?

Aujourd’hui je n’achète plus rien qui nous vient de Chine à moins d’y être réellement obligé. Au Costa Rica, pays neuf, il y a très peu de brocantes où l’on pourrait dénicher de vrais objets, une idée à creuser … à creuser oui mais surtout pas avec une pelle « merde in China » sinon le manche vous reste dans la main tandis que la partie métallique se tord déjà sous la poussée de toute la force de votre fils de 3 ans … j’arrête là car je sens que je m’énerve …
Allez, une dernière, pour la route, aux inconscients qui penseraient un peu vite que j'exagère, à ceux-là expressément je demande s'ils emmèneraient leur famille entière en voyage au long cours organisé par une compagnie d'aviation chinoise low-cost à bas prix qui, cerise sur le gâteau, volerait sur des appareils "merde in China". A mon avis, la réponse à cette question se trouve dans la question elle-même, non ?

Ça m’énerve d'autant plus que ce phénomène est bien plus grave qu’il n’y paraît et je ne parle même pas de notre technologie et de nos emplois bradés à vil prix. Personnellement je pense qu’un (bel) objet est plus qu’un objet et sans sombrer dans le fétichisme objetal (j'invente le mot) on peut aussi aimer les objets. On peut les aimer pour leur beauté propre bien sûr mais surtout pour tout ce qu’ils nous apportent au quotidien. Alors à quoi bon s’encombrer de 1.000 et 1 objets tous plus laid et inutiles les uns que les autres (quand ils ne sont pas dangereux, cancérigènes, voire même radioactifs) là où autrefois, il n’y a pas si longtemps, 10 ou 20 fois moins suffisaient à nos besoins et à notre bonheur ?

Toyota Land Cruiser HJ60 modèle 1985 - iosta Rica@ propos de la complexification de la vie ordinaire, autre cancer de la vie moderne. L’exemple des voitures est bien choisi. Voici quelques années, ayant sans doute momentanément perdu la raison à l’insu de mon plein gré, j’ai malencontreusement vendu mon vieux Toyota Land Cruiser modèle HJ60 de 1985, photo ci-contre. Quelle erreur ! Cette version bénie, sans électronique, 9 passagers, économe malgré un moteur 6 cylindres (10 litres/100 km) et un poids important, très puissante, confortable, multifonction, solide, facile à entretenir et à réparer en cas de (rare) panne, agréable à l’œil … constituait une sorte d’idéal de voiture pour un pays parfois extrême tel que le Costa Rica.
D’ailleurs, depuis lors, je galère avec des modèles plus récents, à l’électronique « merde in China » ou pays assimilés, Cf. paragraphe précédent. Très écologique également, n’en déplaise aux écologistes de bazar, car une telle voiture, bien menée, dure une trentaine d’années et plus. Au Costa Rica vous verrez couramment circuler des Toyota BJ40 des années 1973 et au delà et même des jeeps Willis - version civile - des années 50.
Tout bien pensé, à mon humble avis, mieux vaut garder plusieurs dizaines d’années sa belle voiture que d’en changer tous les x années au motif que « ça marche plus ». Sans compter que votre vieille voiture c’est un peu comme votre femme qui elle, étonnement, ne vieillit pas. A force de la pratiquer, normalement vous finissez par savoir ce qui lui déplaît et donc vous évitez de donner dans le panneau … autrement c’est que vous ne comprenez décidément rien ni aux femmes ni aux voitures et dans ce cas mieux vaut rester célibataire et rouler à vélo !
Pour finir ce thème, je me demande si, quand mes enfants m'auront abandonné, quand ma femme (qui aime consommer, comme la vôtre d'ailleurs) m'aura quitté, je ne vais pas plutôt rouler à cheval. Au fait, un cheval sans électronique embarquée ça existe encore ? Au Costa Rica je pense que oui car nous, hommes et animaux, ne sommes pas encore tous pucés. Pour combien de temps encore ?

La complexité des démarches administratives, autre cancer de la société. Remplir une simple déclaration d’impôt est devenu un jeu de piste dont les règles, parfois absurdes, changent chaque année, si ce n’est plus. La réglementation européenne s’enrichit (humour !) chaque jour de centaines (de milliers ?) de pages supplémentaires que personne - absolument personne - ne lit et dont tout le monde se fout éperdument. Mais cette réglementation ubuesque peut vous valoir, à chaque instant, de graves ennuis si vous ne la respectez pas. Nul n’est sensé ignorer la loi, n’est ce pas ?

En bref, d’où qu’elle vienne et où qu’elle s’applique, la complexité croissante nous emmerde tous au quotidien (sauf les fâcheux qui en vivent), nous angoisse (va-t-on encore savoir faire ?), nous donne des cheveux blancs, du mauvais cholestérol et de la goutte … Rien ne me dégoûte plus aujourd’hui que d’entendre nos politiciens s’agiter stupidement en décrétant d’un air grave et entendu comment ils vont régler tels ou tels problèmes. La vérité c’est qu’ils n’en savent strictement rien, ils font juste semblant. Depuis des dizaines d’années ils empilent des couches de bouses les unes par-dessus les autres. Un jour ou l’autre, forcément, tout ça va finir par se casser la gueule et à ce moment-là, mieux vaudra être loin du ventilateur. Au Costa Rica par exemple.

Je finirais avec Windows, le système d’exploitation de la majorité des ordinateurs des particuliers dans le monde et dont la version XP donne relativement satisfaction à pas mal de prisonniers d'usagers. Comprendre qu'on a bénéficié de plusieurs années pour savoir à peu près réparer ce qui déconne et qui plante tout le temps, à savoir des milliers de trucs. Cela marche trop bien donc, à tel point que Microsoft s’évertue à nous pondre chaque année ou presque de nouvelles versions toutes plus inutiles les unes que les autres et auxquelles, pourtant, il faudra bien nous adapter. Personnellement je fais de la résistance avec mon vieux Windows XP et ma messagerie Outlook Express, gratuite, simple d’utilisation et très performante mais pour combien de temps encore ? Bill, tu nous emmerdes, prends ta retraite, va pêcher au diable et laisse Windows en l’état, le monde entier t’en saura gré.

La complexification à outrance c’est de la daube, la nouveauté neuve ce n’est pas forcément bien … aussi n’achetez plus n’importe quoi les yeux fermés et le cerveau systématiquement en berne, soyez comme moi, un (presque) vieux con réactionnaire, ça vous laissera plus de temps pour VIVRE.

La Mat dans le tarot de Marseille

@ propos de l’effondrement. Tout d’abord parce que j’aime bien parler d’effondrement. « Mais ne serait-ce pas un peu pathologique cet amour inconditionnel de l’effondrement » me suis-je demandé à moi-même ? Après mûre réflexion, je me suis répondu que non. Pourtant, objectivement, il y a tellement mieux à faire dans ce monde de Bisounours que de se torturer les méninges à propos de l’effondrement ambiant. On peut par exemple, pour satisfaire son égo, acheter à la pelle des trucs « merde in China » dont on n’a nul besoin et même, si on veut être performant et gagner du temps comme c'est bien expliqué dans les livres didactiques, jeter directement son argent la poubelle. On peut aussi regarder la télévision, s’abrutir au journal de 20H (toutes chaînes confondues), lire les journaux de désinformation tels que L’immonde, Hibernation … même le Connard Enchaîné est devenu politiquement correct, c’est dire ! On peut se mettre à boire et à fumer ou reprendre gaiement tout ça si on a malencontreusement arrêté. C’est vrai quoi, il y a tellement matière à rigoler bêtement en ce bas monde, alors pourquoi s’en priver ?

Mais, ne vous en déplaise, moi mon truc c’est l’effondrement et j’assume. Car « On a tous le droit » comme bêle à l’envie Liane Foly, la chanteuse qui fait semblant d’aimer les pauvres comme tous les enfoirés patentés du showbaise. Sauf peut-être, même pas sûr, 2 ou 3 ébaudis qu’on finit par prendre en pitié. On a tous le droit, donc, d’aimer et de chérir l’idée de l’effondrement sans pour autant être soi-même effondré. D’un autre côté, on n’est pas non plus obligé de s’en réjouir … car là, du coup, on serait en plein dans la pathologie et la pathologie c’est pas bien, c’est pas bien du tout !
Alors soyons pratique, faisons-en un métier. Un peu comme les réfugiés de Palestine si vous voulez, après 3 générations ça devient un métier qu’on se passe de père en fils. Comme les chômeurs aussi, idem notaire de province, on hérite de la charge de génération en génération. Par conséquent, puisque je pense que cette affaire est bien partie pour durer, on peut bâtir dessus.
Je propose alors qu’on crée un « baccalauréat effondrement » (il existe des bacs et des diplômes de niveau supérieur bien plus inutiles que cela, croyez moi !), une licence du même acabit et un titre de Docteur es Effondrement. Si vous vous désespérez de trouver une voie d’avenir pour vos rejetons, ne cherchez plus, elle est toute tracée. Pour réussir en ce monde il faut savoir surfer sur LA vague de demain et demain c’est l’effondrement, assurément !

Comme beaucoup, trop distraits, vous avez bêtement raté les « Trente Glorieuses », les « années fric », l’économie virtuelle, l’investissement dans les startups qui rendait millionnaire n’importe quel âne capable de vendre ses actions pourries à temps … alors, par pitié, ne passez pas à côté du nouvel Eldorado, j’ai nommé l’Effondrement. Surtout que vous en serez les acteurs, volontaires ou involontaires, @ vous de choisir ...



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