Personnellement cela ne m’intéresse pas du tout de vous parler du Costa Rica.
Comme s'il n'y avait qu'un seul Costa Rica ...
Surtout, d'autres que moi font cela bien mieux.
Voyez par exemple Wikipedia, le bon vieux Routard, le Petit Futé et autres Lonely Planet.
Ce dont j’ai envie, c'est plutôt de vous parler de MON COSTA RICA à MOI.
Celui que moi-même et ma famille vivons au jour le jour, a lo largo de la manera (chemin faisant), con el tiempo (au fil du temps).
Pays parfois merveilleux, souvent quand on y pense, d'autres fois horripilant, un peu comme la vie en général. En un peu mieux ...
Je vais essayer de vous le présenter, sans prétention, façon BLOG.
Pas de stress, on écrira au fils du temps, quand nous aurons le temps ... Pura Vida ...
@ bientôt,
Etranglés par le chômage et la rigueur, des millions d’Européens ont basculé cette année dans la pauvreté qui frappe les classes moyennes, ébranle la cohésion sociale et atteint des groupes jusque-là préservés comme les femmes et les enfants.
« Le trou noir est de plus en plus grand », s’inquiète Mercedes Gonzalez, une Espagnole de 52 ans qui, avec moins de 800 € par mois, se bat pour assurer le quotidien d’une famille au chômage à Fuenlabrada, en banlieue de Madrid. En juillet, elle touchait encore, comme son mari, une aide gouvernementale de 426 €, aujourd’hui réduite à 360 €. « Pendant ce temps, la nourriture et les factures augmentent avec la hausse de la TVA » depuis septembre, raconte-t-elle.
“Les choses vont de mal en pis, nous sommes asphyxiés” : la lassitude perce dans la voix de cette petite femme bourrée d’énergie, vendeuse au chômage dont le mari, charpentier, et deux des trois fils adultes sont eux aussi sans emploi.
Crise majeure en Espagne
L’Espagne, quatrième économie de la zone euro, affiche les ingrédients d’une crise sociale majeure : un quart des actifs au chômage, une politique d’austérité historique, des coupes implacables dans l’éducation et la santé, des milliers de familles surendettées jetées à la rue.
Dans ce pays, où deux petits propriétaires menacés d’expulsion se sont suicidés récemment, comme en Grèce ou en Italie, deux autres pays du sud de l’Europe minés par la récession, la crise parfois vire à la tragédie.
Fin mars, l’Italie toute entière s’était émue du geste désespéré de Giuseppe Campaniello, un maçon au chômage de Bologne, poursuivi pour ne pas avoir payé ses impôts, qui s’était immolé par le feu. « Giuseppe a été victime d’un système qui fonctionne contre les citoyens », accuse sa veuve âgée de 48 ans, Tiziana Marrone. « Giuseppe n’a reçu aucune aide. Il a senti qu’il était le dos au mur », ajoute-t-elle, avec des mots très durs : « Ce n’est pas un suicide lié à la crise, c’est un crime cautionné par l’Etat ».
Impact dramatique en Grèce
Mais c’est sans doute la Grèce, avec son économie sous tutelle et un chômage record (26 %), qui subit l’impact social le plus dramatique de la crise : 31 % de ses habitants étaient en 2011 en danger de pauvreté ou d’exclusion, selon Eurostat, contre une moyenne européenne de 24,2 %.
George Tsouvalakis, charpentier sans travail de 31 ans, et sa femme Lia, 30 ans, font partie de cette « génération perdue ». Avec leur petite fille de deux ans, ils cherchent à quitter le pays mais ne peuvent se payer un billet d’avion. Leurs revenus, plus de 2.500 € avant la crise, ont fondu entre 0 et 400 € par mois. « Nous n’avons pas les moyens de partir. Nous sommes prisonniers de nos maisons », confie Lia.
Portugal durement touché lui aussi
Nilce Carvalho, une étudiante portugaise de 29 ans qui a terminé une maîtrise en Arts du spectacle dans la prestigieuse université de Coimbra, a imaginé un autre moyen de s’en sortir : lancer un appel sur Facebook pour effacer la dette qui l’empêche d’empocher son diplôme. Car sous l’effet de l’austérité gouvernementale, sa bourse a été réduite de 400 à 98 € et elle doit ainsi 1.000 € de frais de scolarité. « C’était très difficile. Ce n’est pas évident d’exposer comme ça ses difficultés », raconte-t-elle.
Dans ces pays, les organisations humanitaires tournent à plein face à une pauvreté qui prend de nouveaux visages. « Ce sont des familles dont tous les membres en âge de travailler sont au chômage, des gens qui perdent leur logement parce qu’ils sont expulsés, qui ne sont pas habitués à recourir aux réseaux de protection sociale », souligne Fernando Cuevas, porte-parole de la Croix-Rouge espagnole.
Inquiétudes pour les femmes et les enfants
Les ONG s’inquiètent particulièrement du sort des femmes et des enfants, jusque là préservés par des mécanismes de solidarité familiale qui vacillent. « Où est aujourd’hui la classe moyenne en Espagne ? », s’interroge David Polo, qui s’occupe des sans-abri pour Caritas à Burgos, une ville du nord du pays. « Elle se fracture. Nous commençons à voir une polarisation de cette classe ».
L’Unicef a recensé 2.200.000 enfants vivant sous le seuil de pauvreté en Espagne. Au Portugal, le ministère de l’Éducation a révélé fin novembre qu’en moins de vingt jours, le nombre d’élèves souffrant de carence alimentaire était passé de 10.000 à près de 13.000.
Même les retraités, dont certains assument la charge de familles entières, ne sont plus épargnés : le gouvernement de droite espagnol vient d’annoncer que la revalorisation des pensions serait moindre que prévu en 2013, brisant le tabou d’une promesse électorale sur un sujet ultra-sensible.
Ce genre de nouvelles, vu d’ici, Costa Rica - Amérique Latine - ça fait peur !!! Quelque part c’est même difficile à imaginer. Grèce, Espagne, Italie, Portugal … cela fait des mois et des mois pourtant, à titre préventif, que nous en parlons dans ces pages. Et maintenant que c’est là, à grande distance, malgré les témoignages, les images ... nous avons parfois du mal à y croire.
Il y peu, des clients aisés qui voyagent beaucoup me disait en substance « bizarre quand même, quand nous voyageons, nous croisons des gens de tous âges (même si les seniors sont nombreux) qui dépensent à tout va ». Et à dire vrai, j’entends régulièrement ce discours et je sais que c’est indubitablement une autre facette de la réalité.
Il semble quand même y avoir là une sorte de paradoxe … d’un côté la classe moyenne qui dépense et de l’autre la même classe moyenne qui sombre. Encore que, il convient de tempérer …
Car les retraités, pour ne citer qu'un seul exemple - il y en a d'autres - en France notamment, conservent à peu près le même pouvoir d’achat, seulement légèrement touchés par « l’inflation qui n’existe pas ». Et comme ils détiennent une bonne partie du patrimoine, au final ils ne peinent pas encore trop à payer l’addition. Cela ne durera pas. Sans doute aussi de l’économie parallèle, pour ne pas dire souterraine, de plus en plus, mauvais présage. Le bateau coule donc mais les ponts supérieurs ne s’en sont pas encore rendu compte, l’orchestre joue fort, on rie, on danse, on s’amuse, insouciants ... Mais cela n’explique pas tout.
Je remarque que d’après les témoignages des gens durement touchés par la crise actuelle, leur chute est manifestement rapide et brutale. Rien pour l’amortir, rien à quoi se raccrocher, pas d’espoir non plus de pouvoir remonter un prochain jour la pente. Pire, la situation est parfois telle qu’elle interdit d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Terrible aveu !
La France, dont le système social fonctionne encore à peu près grâce à la dette et à l’habitude, est pour le moment moins touchée. Mais combien de temps encore peut durer ce miracle économique ?
Par ici, en Amérique Centrale, il y a beaucoup de pauvreté, c’est un fait indéniable. Dans plusieurs pays de la zone, soit on est pauvre, soit on est riche, il n’y pas de juste milieu. C’est, entre parenthèse, ce qui attend l’Europe des 30 prochaines années. C’est moins vrai au Costa Rica toutefois où il existe une vraie classe moyenne qui continue à se développer.
Mais globalement cette pauvreté semble bien moins mal vécue qu’en occident. Serait-ce parce que « la misère est moins dure au soleil » ? Sans doute aussi mais pas seulement. Ici on peut toujours migrer d’un pays à l’autre, même illégalement, sans trop de difficultés. Et ainsi bénéficier des disparités de niveau de vie. Exemple : travailler au Costa Rica pour faire vivre sa famille au Nicaragua. Alors qu’en Europe, l’euro a tout balayé, tout écrasé tout nivelé, et pas par le haut bien entendu ! En Amérique Centrale, la solidarité familiale joue son rôle. On peut aussi se bâtir un logement de fortune pour s’abriter de la pluie et du soleil. La nourriture locale est abondante et peu chère. Qui cherche, trouve du travail assez rapidement. Etc.
La misère existe, certes, mais pas « la peur de la misère », je l’ai constaté maintes fois dans des situations de vraies crises humaines. A mon avis, la peur accentue grandement la perception du malheur qu’on subit parfois dans la vie. Personnellement, comme vous sans doute, j’ai été élevé dans la peur, la peur du chômage, la peur de la maladie, la peur de manquer … La peur tue sûrement plus que les maux qui nous accablent tous, un jour ou bien l’autre. On guérit de la maladie, on ne meurt pas du manque, on retrouve du travail, on en change, on le crée même ... mais on guérit rarement de la peur.
Dans nos latitudes, côté soleil, le tableau n’est pas idyllique, loin s’en faut, mais je suis absolument convaincu que, malgré la misère, le niveau de bonheur est par ici bien plus élevé que là d’où je viens. Étonnant non ?