Plusieurs fois par semaine, je reçois des courriels de personnes qui veulent tout plaquer en Europe, au Canada … pour venir vivre au Costa Rica. Jusque là tout va bien.
La moitié environ de ces personnes en âge de travailler a pour projet professionnel de vivre du tourisme. Tout va toujours bien car le Costa Rica, sur sa côte pacifique et dans une moindre mesure sa côte atlantique vit beaucoup du tourisme. Car ce petit pays tropical offre véritablement énormément d’atouts, le soleil, la plage, la nature, les animaux, les Ticos / Ticas, le coût de la vie en général, la douceur de vivre … Et il reste encore beaucoup à faire dans ce secteur.
Et puis le Costa Rica offre des centaines de kilomètres de plage toutes plus attirantes les unes que les autres. Je conçois tout à fait qu’en plein hiver, dans une ville morose, collé au radiateur, la simple vision sur son écran d'ordinateur d’un palmier ou d'un cocotier penché vers la plage déserte de sable blanc suffise à déclencher une irrésistible envie d’y installer un petit bar sympa où, le soir venu, tout le monde se réunira pour :
On s’y voit déjà, hein ? Moi-même, dans mon bureau, collé à la climatisation, j’en salive d'avance, c’est dire !
Alors ok, nous sommes tous d’accord, on vend tout et on s’envole pour le Costa Rica. On n’a rien à vendre … génial, on peut partir plus vite ! Au fait, où va-t-on ? Et c’est là que les choses commencent à se gâter …
Certains par exemple m’expliquent en long et en large leur projet, passionnant souvent et pour finir me confient : oui mais voilà, vous comprenez, on n’est pas des touristes, le tourisme de masse c’est pas pour nous, on veut vivre comme les Ticos … bla bla bla … bla bla bla …
Aïe aïe aïe … ça commence mal … car par définition on peut vivre du tourisme là où il y a des touristes justement ! Car autrement, vivre du tourisme sans les touristes, même en cherchant bien, vraiment je ne vois pas.
Quant à vivre comme des Ticos dans la nature du Costa Rica, il est préférable de d’abord passer son CAP Koh-Lanta. Et de toute façon, tant que vous ne parlez pas espagnol avec, en plus, l'accent local, vous ÊTES et vous RESTEZ aux yeux des locaux, un touriste. Et si par malheur vous vous êtes, avant de partir, habillés des pieds à la tête chez Décathlon, vous êtes un GRINGO. La « banane » en bandoulière, là, illico vous montez en grade, c'est tarif SUPER-GRINGO ! Au Costa Rica la banane ça se porte dans le bananier, pas sur la bedaine. J'en vois d'ici qui pensent « Aïe, on n'aurait pas dû faire les soldes chez Décathlon, mauvaise pioche ! ». Pas grave, revendez le tout à votre beau-frère qui part en Thaïlande.
D’autres doux rêveurs imaginent qu’en vendant leur Renault Fuego de 1982 et tout l’attirail qu’ils ont accumulé depuis leur 1er job d’étudiant, ils auront assez pour se monter un « petit bar de plage au Costa Rica ». Je m’en veux horriblement de briser leur rêve mais à part poser 2 tréteaux plus une planche sur une plage forcément déserte et d’acheter LA méga-giga-glacière de compétition qui tiendra le froid jusqu’à la nuit, là non plus, je ne vois pas. Un avantage quand même, les plus petits pourront toujours dormir dans la glacière, ça économisera l’hôtel.
Alors, QUID de mon petit BAR de PLAGE au Costa Rica, pas possible alors ???
Bien sûr que si mais en ayant à l’esprit ce qui suit :
Des exemples typiques de budget à prévoir :