Bon, aujourd’hui encore je sens qu’il va encore falloir faire du social et rassurer.
Car je reçois souvent cette question du style « Mais pourquoi ce terrain, cette maison, cette affaire … figure sur votre site depuis des lustres (l’époque romaine quasi, NDLR) … Mais pourquoi PERSONNE ne l’a encore acheté … bla bla bla … cela doit forcément cacher quelque chose … bla bla bla … c’est surement tout pourri … bla bla bla … ».
Prenons l’exemple de Tamarindo et ses environs, station balnéaire de la Côte Pacifique Nord du Costa Rica. Tamarindo est une zone très dynamique où l’on trouve beaucoup d’étrangers de diverses provenances dont les États-Unis, le Canada, La France, la Belgique, la Suisse, l’Allemagne, l’Italie, la Hollandie … même des ressortissants de Chine, c’est dire ! Bizarrement peu de gens d’Espagne, comme quoi la « barrière de la langue » dont on me rabâche sans cesse les oreilles a ses limites. Peu d’Anglais également ou bien alors ils m’évitent soigneusement. Nous sommes par conséquent dans une zone internationale et le propre de ces endroits c’est que ça bouge beaucoup ! Des gens arrivent, d’autres partent, d’autres encore regrettent d’être partis et donc reviennent au galop, tout penauds, ventre à terre… Le marché immobilier est par conséquent hyper dynamique ! N’étant pas économiste, je ne suis pas pour l'instant assez intelligent pour calculer le ratio [biens disponibles / biens annuellement vendus] mais il doit être très élevé car le turn-over dans la région de Tamarindo est vraiment important.
Cela signifie-t-il pour autant que l’encre des contrats de vente n’a pas encore eu le temps de sécher que le bien est déjà vendu ? Que nenni ! Et quel dommage car sinon tous les agents immobiliers seraient ornés comme des avocats costariciens, de grosses chaînes en or autour du cou et de bagouzes d’un kilo et demi du même métal à chaque doigt. Des files de Porches Cayenne seraient garées devant les bars à la mode et les discothèques où des latinas lascives à souhait se trémoussent langoureusement pendant que lesdits agents s’enfilent des cocktails multicolores jusqu’au bout de la nuit avant de rentrer à l’aube naissante avec sous chaque bras une de ces troublantes beautés de la nuit … STOP !!! Ça c’était ma vie d’avant mais je vous le rappelle, au besoin, on a eu La CRISE et maintenant c’est beaucoup moins drôle. J’exagère un peu, pas la crise, les jolies latinas mais c’est ce qui ressortait explicitement d’un reportage TV commis voici quelques années sur un agent immobilier officiant du côté de Jaco il me semble. Plus c’est gros et plus ça passe comme on dit vulgairement.
Mais revenons à nos moutons, un marché très dynamique donc, l’immobilier pas les moutons, mais ce n’est pas pour autant Paris ou New-York. Ce qui signifie que la « masse d’acheteurs potentiels » (je parle en économiste) à Tamarindo est infiniment plus réduite qu’à Paris ou New-York. Mécaniquement, chaque bien à la vente mettra globalement plus de temps à trouver son acquéreur. Même si, ici comme ailleurs, un bien correctement placé mis en vente au prix du marché ou légèrement en dessous (il faut être malin si on veut vendre vite) partira généralement en quelques mois.
Ceci est encore plus vrai au sujet des terrains, depuis le petit terrain à bâtir jusqu’à la finca de plusieurs centaines d’hectares. Car il y a encore beaucoup de foncier disponible au Costa Rica. Le pays n’est pourtant pas immense mais la moitié de ses habitants sont concentrés dans la Vallée Centrale. Le prix au m² reste donc encore très abordable dans ce pays. Le plus cher étant, comme partout ailleurs, le bord de mer, du moins dans les zones fréquentées. Il y a encore beaucoup de terres à vendre au Costa Rica. Ce n’est donc pas parce qu’un terrain ne trouve pas immédiatement son acheteur qu’il est plus ceci ou moins cela. Je le rappelle, le marché est restreint en « masse » et il faut donc du temps pour que les stocks s’écoulent.
Paradoxalement, certains biens restent à la vente parce qu’ils ne sont pas assez chers. C’est vrai parfois pour les affaires commerciales et certains terrains. Dans ce cas, il suffit de doubler le prix et, très rapidement, un français plus malin que les autres passe par là et rachète illico en se félicitant d’avoir réalisé l’affaire de l’année.
Vous l’avez compris, le fait qu’un bien reste à la vente un certain temps ne signifie rien de plus qu’il est à la vente depuis un certain temps. Se triturer les méninges pour savoir pourquoi est une activité vaine et qui ne débouche sur rien d’autre que de l’anxiété superflue.
Pour conclure je m’adresse à mes clients et lecteurs masculins qui sont en légère majorité d’après mes fiches. Honnêtement (si cela est possible), votre femme, votre fiancée, votre petite amie ou que sais-je encore (ça devient de plus en plus compliqué !) est-elle avec vous simplement parce que vous avez été le PREMIER à passer devant ses yeux ? Ou bien vous a-t-elle CHOISI après avoir écarté des dizaines, que dis-je des centaines, des milliers de candidats potentiels ?
Répondre à cette question c’est aussitôt comprendre alors POURQUOI une maison, un terrain, un restaurant … attend la plupart du temps son nouveau propriétaire un CERTAIN temps. « Parce que c'était lui, parce que c'était moi. » comme l’a dit Montaigne avant moi.
Et puis quand « on aime on ne compte pas », je finirai là-dessus pour aujourd’hui.
Ah non, tiens cela me fait penser aux Quatre Accords Toltèques, un livre best-seller que je n’ai pas lu mais dont l’une des 4 (c’est dans le titre) idées principales est : « Ne faites pas de suppositions ». Les applications de cette maxime sont innombrables, je n’en doute pas et elle s’applique particulièrement bien à l’immobilier, spécialement quand ledit immobilier se trouve tout là-bas, au delà des mers.
Alors ne supposez pas, venez, faites-moi ce plaisir, regardez et décidez en fonction de ce que vous ressentez.